Les actions prioritaires pour dynamiser la lutte antitabac en Afrique

La lutte contre le tabac en Afrique doit encore relever de grands défis. À cet effet, les participants à la…

@Sera Cocora pexels.com

La lutte contre le tabac en Afrique doit encore relever de grands défis. À cet effet, les participants à la 1ère conférence africaine sur la lutte antitabac et le développement organisé par le Centre pour la lutte antitabac en Afrique (CTCA) et la Fondation africaine pour le renforcement des capacités (ACBF) ont formulé une liste d’actions afin de booster les impacts positifs de la lutte.

Après trois jours ponctués d’intenses activités, la Conférence sur la lutte antitabac et le développement en Afrique prend fin sur une note de satisfaction générale des différents participants. Un événement historique, qui selon Dr William Maina, chargé de projet principal à l’AFRO de l’OMS, a créé une synergie entre de nombreux leaders de la recherche sur la lutte antitabac, de la conception de programmes, de la mise en œuvre de politiques, de l’engagement communautaire et du suivi de la performance par rapport aux objectifs de lutte antitabac et des pitreries de l’industrie.

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De fructueuses discussions qui ont meublé ce rendez-vous international virtuel ont permis à ses dirigeants de noter un certain nombre de constats. Il s’agit primo, de la nécessité d’assouplir la lutte contre le tabac pour s’aligner sur les priorités du gouvernement et l’évolution de la dynamique de gouvernance. Secundo, ils soulignent le manque de données sur le continent, ce qui affaiblit dans plusieurs pays d’Afrique la promulgation des politiques efficaces de lutte antitabac. Tertio, les dirigeants de la conférence notent la quasi-inexistence de mesures de dissuasion contre la consommation des produits dérivés du tabac ainsi que l’émergence de nouveaux produits du tabac sans fumée prisés par les jeunes. Ces états de fait émoussent les efforts consentis par les États pour acter la lutte antitabac et favorisent l’ingérence de l’industrie du tabac dans leurs politiques de santé publique et économique.

Investir dans la recherche locale pour une lutte antitabac efficace

« Cette conférence est un tremplin. Nous concluons la conférence sur une trajectoire plus claire, après avoir identifié ce que nous savons et ce que nous devons savoir pour lutter contre l’épidémie de tabagisme », a déclaré le Dr Maina. En effet, la conférence était l’occasion pour tous les participants de définir les leviers à actionner pour combattre le tabagisme en Afrique. Ils estiment que les politiques antitabac se fondent sur une réglementation solide face à l’émergence de produits du tabac sans fumée auprès des jeunes. « Il est nécessaire de mettre en œuvre des lois solides pour relever ces défis, en particulier en étant vigilants à l’égard de ces nouveaux produits et en adoptant des stratégies pour contrer les tactiques en constante évolution de l’industrie », suggère le professeur William Bazeyo, directeur de la CTCA et président de la conférence.

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Aussi, l’augmentation de la taxation des produits du tabac apparaît-elle comme une panacée, car selon le communiqué officiel qui a sanctionné la clôture de la conférence, les dirigeants soulignent qu’ils « encouragent l’abandon du tabac en rendant les cigarettes inabordables. » Par ailleurs, les présentateurs et les délégués ont exhorté les pays et partenaires africains à accroître leurs investissements dans la recherche locale pour soutenir les initiatives de lutte antitabac. « La recherche locale aboutira à des messages irréfutables contre l’industrie du tabac et favorisera la compréhension du contexte local et du contexte politique local », a ajouté Dr Bayezo.

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Notons que cette première expérience de la Conférence africaine sur la lutte antitabac et le développement a été un succès grâce au soutien de l’OMS AFRO, l’Unité de recherche sur l’économie des produits excitables (REEP), la Campagne pour des enfants sans tabac (CTFK), l’Alliance africaine pour la lutte antitabac (ATCA), le Centre africain de surveillance de l’industrie du tabac et de recherche sur les politiques (ATIM), l’Union internationale contre la tuberculose et les maladies pulmonaires et le Tax Justice Network-Africa (TJN-A).

Michaël Tchokpodo

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