Du 22 au 24 mars 2023, s’ouvre la conférence de l’ONU sur l’eau. Mais à la veille de cette conférence internationale, l’analyse du fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) cristallise les attentions. Une nouvelle analyse selon laquelle l’inadéquation des services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène (EAH) ; les maladies résultantes de cette situation et les aléas climatiques entravent la survie de 190 millions d’enfants dans 10 pays africains.
En ce jour, 22 mars, journée mondiale de l’eau, se tient à New York, la conférence internationale des Nations-unies sur l’eau. Une conférence qui nourrit beaucoup d’attentes. En effet, en prélude à cette journée, l’Unicef a fait une analyse de la situation actuelle de l’eau qui prévaut dans 10 pays africains à savoir le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun, la Côte-d’Ivoire, le Nigeria, la Somalie, le Tchad, la Guinée, le Mali, et le Niger.
Dans ces différents pays, les menaces liées à l’eau sont d’une extrême gravité surtout quand on sait que ces pays de l’Afrique de l’ouest et de l’Afrique centrale sont durement frappés par des crises à la fois sécuritaires et climatiques. Une situation qui ne favorise pas l’accès des enfants à l’eau potable et à l’assainissement.
Catastrophes hydriques
L’examen de l’accès des ménages aux services EAH, du nombre de décès chez les enfants âgés de moins de 5 ans faute d’inadéquation des services et d’exposition aux aléas climatiques et environnementaux, ont permis d’identifier les pays où la gangrène a atteint un niveau considérable. C’est pourquoi, il est plus qu’urgent de trouver des solutions idoines quitte à prévenir les décès évitables.
A priori, dans les 10 pays touchés par la crise, un tiers des enfants ne bénéficient pas des installations de base d’approvisionnement en eau au sein de leurs familles. A postériori, les deux tiers en ce qui les concerne, ne disposent pas de services de base en matière d’assainissement. Dans le même temps, la défécation à l’air libre reste sans tabou le quotidien d’un quart d’enfants. A cela s’ajoute la question de l’hygiène des mains qui laissent à désirer déjà que la difficulté d’accès à l’eau est présente et impose son dicta, celle de manque de savon dans les foyers s’en rajoute.
Selon Sanjay Wijesekera, Directeur des programmes au fonds des Nations-unies pour l’enfance, « l’Afrique fait face à une catastrophe hydrique. Si les chocs liés à l’eau et aux changements climatiques se multiplient à l’échelle mondiale, aucun autre continent ne présente une conjugaison de risques aussi dangereuse pour les enfants ».
« Les tempêtes et les inondations dévastatrices, ainsi que les sécheresses sans précédent, détruisent les installations et les habitations, contaminent les ressources en eau, génèrent des crises alimentaires et propagent les maladies. Alors que les conditions actuelles sont déjà extrêmement difficiles, si nous n’agissons pas de toute urgence, l’avenir pourrait être bien plus sombre » a-t-il ajouté.
Mortalité infantile
Les conséquences qui découlent de cet état de choses dans les pays ciblés ne sont rien d’autres que le taux élevé de mortalité infantile dû à des maladies comme la diarrhée, provoquée par les services EAH médiocres. Précisons que plus de 1.000 enfants de moins de 5ans, dont en moyenne deux sur cinq vivants dans l’un de ces pays décèdent des suites d’une maladie liée à l’EAH.
L’Unicef s’est également appesanti sur les menaces climatiques et environnementales. A l’en croire, 25% desdits pays sont exposés aux menaces climatiques et environnementales telles que la diminution des nappes phréatiques, les inondations…
Ainsi, en 2022 par exemple, 58 points d’eau ont été attaqués, contre 21 en 2021 et 3 en 2020. Ce qui a engendré le trépas de 830.000 personnes dont plus de la moitié sont des enfants.
A cette allure, les atteintes des divers acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement ne peuvent être grandioses, surtout en ce jour où on célèbre la journée mondiale de l’eau avec comme thème « Accélérons le changement ». Du 22 au 24 mars, l’ODD6 sera au cœur de la conférence de l’ONU sur l’eau.
Ignace Tossou