À l’ouverture d’un sommet jeudi en Inde sur la médecine traditionnelle, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé une plaidoirie quant à la nécessité d’intégrer la médecine traditionnelle et complémentaire dans les systèmes de santé nationaux. Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, il s’agit d’un terrain sur lequel tous les pays devraient s’aventurer en examinant la meilleure façon d’intégration.
Face aux énormes contributions à la santé humaine apportée par la médecine traditionnelle, le chef de l’ONU préconise une politique sanitaire visant à faciliter l’inclusion de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé nationaux. Il l’a fait clairement savoir en Inde, à l’occasion d’un sommet sur la médecine traditionnelle. Tedros Adhanom Ghebreyesus a invité les Etats membres à formuler des recommandations spécifiques, fondées sur des données probantes et exploitables. Celles-ci pourront ainsi servir de base à la prochaine stratégie mondiale de l’OMS en matière de médecine traditionnelle.
« Je vous invite à faire de cette réunion, le point de départ d’un mouvement mondial visant à libérer le pouvoir de la médecine traditionnelle grâce à la science et à l’innovation », a déclaré le Directeur général de l’OMS. En effet, à travers ce creuset d’échange, l’OMS entend réunir les données et les éléments probants nécessaires à l’élaboration de politiques, de normes et de réglementations en vue d’une utilisation sûre, rentable et équitable de la médecine traditionnelle. À juste titre, son centre dédié pour la médecine traditionnelle, constitue un gage.
Une médecine complémentaire et intégrative
Il est presque impossible, selon le chef de l’ONU, de se passer de la médecine traditionnelle. C’est pourquoi, la nécessité de faire progresser la compréhension et son utilisation s’avèrent indispensable. Dans son discours ayant consacré l’ouverture du sommet jeudi, il a fait une rétrospection sur l’histoire de la médecine traditionnelle qui a servi et doit continuer de servir de tremplin à l’évolution de l’humanité. C’est une opportunité inestimable en se sens qu’elle fait l’objet d’une demande croissante dans tous les pays, toutes les communautés et toutes les cultures. « À un moment ou à un autre de notre vie, la plupart d’entre nous auront recours à une forme ou à une autre de médecine traditionnelle », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, la médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative est particulièrement importante pour la prévention et le traitement des maladies non transmissibles et de la santé mentale, ainsi que pour un vieillissement en bonne santé. Pour avoir « passé de nombreuses années à étudier la transmission du paludisme, je suis inspiré par la scientifique chinoise Tu Youyou, qui s’est appuyée sur les connaissances traditionnelles pour réaliser une percée dans le traitement du paludisme », a notifié Dr Tedros.
Pour rappel, en 2014, les États membres de l’OMS ont approuvé la première stratégie décennale mondiale pour la médecine traditionnelle. Lors de l’Assemblée mondiale de la santé de cette année, les États membres ont décidé de proroger cette stratégie de deux ans et ont demandé qu’une nouvelle stratégie décennale soit élaborée pour la période 2025-2034, renseigne ONU Info.
Ignace Tossou