Relâchement patent dans le financement des maladies tropicales négligées en Afrique. C’est du moins ce que fait savoir l’Organisation des nations unies dans une étude réalisée en 2022. Elle appelle à des investissements plus importants afin de contrer un phénomène qui gangrène le quotidien de plus de 400 millions de personnes en Afrique.
C’est un secret de polichinelle. Ces dernières années, l’Afrique a réalisé des progrès remarquables dans la lutte contre les maladies tropicales négligées. Pour preuve, le Togo est devenu le premier pays africain à éliminer quatre maladies tropicales négligées. Sans compter, les 41 pays africains qui ont été déclarés exempts de la maladie du ver de Guinée. Sur la liste, six pays de la région africaine dont le Bénin, ont éliminé le trachome en tant que problème de santé publique. Ces prouesses viennent témoigner de l’efficacité des politiques de développement sanitaires déployées dans ce cadre.
Cependant, il faudra doubler la mise pour espérer conjurer définitivement le sort des maladies tropicales négligées en Afrique. Et ceci passe nécessairement par un investissement plus accru. « Il est essentiel d’investir davantage dans cette lutte, notamment grâce à un financement adéquat et durable, afin de progresser plus rapidement vers l’éradication de ces maladies », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. En effet, l’Afrique, a en croire l’agence sanitaire mondiale de l’ONU, est confrontée à la crise du financement. Laquelle compromet fortement la lutte contre les maladies tropicales négligées.
À cet effet, une récente étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), montre que près de 99 millions de personnes issues de 26 pays africains risquent, cette année, de ne pas avoir accès à un traitement contre des maladies telles que la filariose lymphatique, l’onchocercose, les géohelminthiases et la schistosomiase. Cette situation découle d’une insuffisance de fonds alloués à la mise en place de programmes de distribution massive de médicaments.
Dans sa vision de réduire, sur la période de 2021-2030, de 90% le nombre de personnes nécessitant un traitement et de 75% les handicaps directement associés aux maladies tropicales négligées, l’OMS a plaidé pour des investissements plus importants afin de maximiser les chances de venir à bout de ces maladies qui constituent un problème de santé publique majeur.
Ignace Tossou