Ce mercredi 17 janvier 2024, au cours de l’un de ses webinaires périodiques, le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) a reçu Dr Djibril Diallo, Président directeur général du Réseau de la Renaissance Africaine et de la Diapora (ARDN) sur le thème : « Campagne carton rouge aux VBG : Enjeux, défis et perspectives ? »
Depuis sa création en 2018, l’ARDN mène une lutte farouche contre les violences basées sur le genre. Lesquelles sont reconnues depuis des décennies comme un phénomène traduisant des rapports de force historiquement inégaux entre hommes et femmes, aboutissant à la domination et à une discrimination exercée souvent, par les premiers sur les secondes. Elles freinent particulièrement la promotion des femmes et portent atteintes à leurs libertés fondamentales. Elles empêchent partiellement ou totalement, les femmes et filles, qui en sont victimes et qui ne sont pas suffisamment protégées, de jouir de leurs droits.
Selon les résultats de l’Enquête MICS 2016, en Côte d’Ivoire, 2 femmes sur 5 soit 36% ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. De même, 31% de ces femmes ont subi des violences sexuelles de la part de leur conjoint. En outre, 36,7% des femmes âgées de 15 à 49 ans et 10,9% de filles de 0 à 14 ans ont été excisées et les taux demeurent encore élevés avec d’importantes disparités régionales. Dans les régions du Nord, du Nord-Ouest et du Centre-Ouest entre 13% et 26%. Cette même enquête indique que 7% de filles de moins de 15ans et 32% de moins de 18 ans sont mariées ou en union.
Pour lutter contre les VBG, l’ARDN du Dr Djibril Diallo avait lancé le 12 décembre à 2023 à Abidjan une campagne dénommée « carton rouge aux VBG. » « J’ai supervisé pendant 10 ans, la diffusion du rapport mondial du PNUD sur le développement humain. Dans ce rapport mondial, les Nations Unies ont déterminé qu’aucun pays au monde ne traite ses femmes aussi qu’il ne traite ses hommes. À ce niveau, depuis 2019, j’ai eu l’idée la mobilisation autour du sport et de la culture pour faire face à cette violence basée sur le genre. Et c’est à ce niveau que nous avons lancé la campagne « Carton rouge à toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes et des filles », explique Dr Djibril Diallo.
Malgré les considérations socioculturelles et les défis, l’ARDN compte poursuivre sa lutte pour l’égalité des sexes et contre les violences basées sur le genre. Elle voudrait aussi s’appuyer sur le REMAPSEN, un réseau de médias africains présent dans presqu’une trentaine de pays africains pour sensibiliser les différentes parties prenantes au profit de cette noble cause. Il peut d’ores-et-déjà compter sur le soutien des Organisations des Nations unies qui se mobilisent déjà à ses côtés.
Michaël Tchokpodo