Bandiougou Diawara, Conseiller régional, secteur Sciences exactes et naturelles au Bureau Afrique centrale de l’UNESCO, a récemment partagé des perspectives passionnantes sur les réserves de biosphère lors d’un webinaire organisé par le Réseau des médias africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN).
Les réserves de biosphère adoptent une approche multidisciplinaire, intégrant recherche opérationnelle, éducation, sensibilisation, formation, et mise en œuvre d’activités telles que la restauration d’écosystèmes dégradés. Elles deviennent ainsi des laboratoires importants dans la lutte contre le changement climatique, offrant des solutions locales aux défis locaux et régionaux.
Selon Bandiougou Diawara, une emphase particulière est mise sur l’implication des communautés locales, notamment les peuples autochtones, en tant que gestionnaires privilégiés pour assurer la conservation de la biodiversité. Il souligne l’importance de la co-construction, indiquant que la création d’une réserve de biosphère ne devrait pas viser uniquement un label international, mais découler d’un diagnostic des défis locaux.
La procédure de création d’une réserve de biosphère implique un processus participatif, débutant par l’information et la sensibilisation des parties prenantes. Un plan d’aménagement et de gestion spécifiant la vision, les missions, et les fonctions de la réserve est élaboré. Le dossier de proposition est soumis à l’UNESCO, évalué par un comité international d’experts, et la décision finale est prise par le conseil de coordination du programme.
Des zones préservées
L’Afrique centrale compte actuellement 13 réserves de biosphère réparties dans six pays, avec le Cameroun en tant que champion abritant cinq réserves. Selon le conseiller, l’objectif est d’accompagner les pays sans réserve et de mettre en avant des actions concrètes, telles que la lutte contre la déforestation et la promotion de moyens de subsistance durables.
En réponse aux défis de coordination entre bailleurs de fonds, l’UNESCO envisage l’amélioration de la synergie entre les bailleurs de fonds et à accroître la visibilité de ses interventions. Des actions concrètes, telles que la restauration d’écosystèmes dégradés et le soutien aux communautés locales, sont mises en avant.
Diawara souligne l’ancienneté des réserves en Afrique centrale, avec la première au Cameroun datant de 47 ans. Des actions concrètes, comme l’accompagnement des femmes autochtones dans des projets de reforestation, démontrent l’impact positif des initiatives de l’UNESCO. La création de radios communautaires pour sensibiliser à la protection de l’environnement montre également la diversité des interventions.
Les réserves de biosphère en Afrique centrale sont bien plus que des zones préservées. Elles incarnent une vision de durabilité, de coexistence entre la nature et les communautés, et un exemple de coopération internationale pour un avenir durable.
Michaël Tchokpodo