Le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) a organisé ce mercredi 28 février, un webinaire ayant réuni James Wallen, responsable de l’équipe paludisme Speak Up Africa et Elisa Debordes, directrice des opérations de la Fondation Ecobank autour du thème : rôle du secteur privé dans la lutte contre le paludisme en Afrique : l’exemple de l’initiative : « zéro palu ! Les entreprises s’engagent. »
Selon le rapport 2022 sur la situation du paludisme dans le monde, les statistiques révèlent que 94 % des cas de paludisme (soit 233 millions) et 95 % des décès dus à la maladie (580 000) ont été enregistrés dans la région africaine. Parmi ces chiffres, les enfants de moins de cinq ans représentaient 80 % des décès. Face à l’enjeu de santé publique qu’est et demeure le paludisme en Afrique, l’ONG Speak Up Africa s’est alliée à la fondation Ecobank pour adresser les problématiques dans ce secteur prioritaire.
« Il est impératif de trouver de nouvelles sources de financement et de créer des mécanismes de financement innovant dans la lutte contre le paludisme », souligne James Wallen, responsable de l’équipe paludisme de Speak Up Africa. L’Organisation développe des campagnes telles que l’initiative : « zéro palu, je m’engage », pour venir à bout de cette maladie. Et dans ce cadre, elle s’associe à des entreprises pour mener des actions conjointes. « L’idée de ce partenariat avec Ecobank vise à coconstruire une stratégie conjointe de mobilisation de ressources dans la lutte », renchérit James Wallen.
A travers ce partenariat, Speak Up Africa vise atteindre trois axes prioritaires : la mobilisation des entreprises via l’identification des entreprises clientes d’Ecobank et l’organisation d’événements pour rassembler ces entreprises. Le deuxième axe porte sur l’engagement des champions (individus et leaders du secteur privé pouvant utiliser les réseaux ou leurs voix pour mobiliser des personnes et entreprises dans la lutte contre le paludisme). Et enfin, la mise en place du fonds : zéro palu dans chaque pays. « Ce fonds vise à encourager d’autres entreprises à se mobiliser pour la même cause », ajoute le l’équipe paludisme de Speak Up Africa.
Si l’ONG a choisi la fondation Ecobank, c’est parce que « les entreprises privées développent de plus en plus des RSE pour faire partie des solutions à divers problèmes sur le continent. Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, l’engagement des entreprises n’a pas été exploré à fond. Il y a beaucoup de moyens pour les entreprises à contribuer dans cette lutte. Nous attendons des entreprises, la volonté de contribuer durablement. Les entreprises peuvent faire un apport financier au fonds zéro palu. Nous sommes flexibles avec les entreprises pour voir comment ils pourront contribuer », poursuit James Wallen.
De son côté, la fondation Ecobank ambitionne de contribuer au développement socioéconomique de l’Afrique à travers l’éducation, la santé et l’éducation financière. Même si elle s’est déjà engagée depuis quelques années dans la lutte contre le paludisme à travers des dons, Elisa Debordes, directrice des opérations de la Fondation Ecobank, définit son partenariat avec Speak Up Africa comme une amorce vers la réduction de la prévalence du paludisme dans les cinq pays d’intervention tels que le Bénin, le Togo et le Sénégal.
Michaël Tchokpodo