Dr Astou Fall (Speak Up Africa) : « au Bénin, nous avons constaté des résultats magnifiques »

Les différentes parties prenantes de l’initiative « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent » au Bénin se sont réunis le vendredi 29 mars…

Les acteurs de la lutte contre le paludisme au Bénin en plein bilan

Les différentes parties prenantes de l’initiative « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent » au Bénin se sont réunis le vendredi 29 mars pour évaluer le partenariat, au terme des quatre années de mise en œuvre de sa phase pilote. Il en ressort que les signaux sont au vert.

Selon le rapport 2023 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 249 millions de cas de paludisme ont été recensés dans le monde en 2022, dont 94% en Afrique subsaharienne. Ces cas ont entrainé 608 000 de décès dans le monde. Des chiffres alarmants pour les pays en voie de développement dont le Bénin où le paludisme est l’une des premières causes de consultation dans les centres de santé.

Assez répandu, le paludisme est devenu un problème de santé publique qui impacte la productivité au sein des entreprises, la performance des apprenants et des populations dans leur globalité. Cette situation a une incidence sur le produit intérieur brut des Etats. C’est ce qui justifie la mobilisation des entreprises, notamment des acteurs du secteur privé dans la lutte contre le paludisme à travers l’initiative « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent. »

Un projet mis en œuvre par le groupe Ecobank, via sa fondation, en collaboration avec le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme et l’ONG Speak Up Africa. Depuis son lancement en 2020, l’initiative, mise en œuvre au Bénin, au Burkina Faso, au Ghana, en Ouganda et au Sénégal, a permis de récolter 6 millions de dollars en contribution financières et en nature.

« Mobilisation de ressources assez forte »

En marge de la cérémonie de remise de chèque des étudiants de la Haute école de commerce et de management (HECM), les acteurs clés de mise en œuvre de l’initiative se sont retrouvés autour d’une réunion d’évaluation. Dr Astou Fall, directrice des programmes à Speak Up Africa a présenté le bilan des activités sur l’ensemble des cinq pays où la phase pilote a été déployée : « il faut retenir 6 millions de dollars en contributions financières et en nature, une soixantaine d’entreprises du secteur privé africain engagées et de nombreux chefs d’entreprises considérés comme des champions dans cette lutte. »

« Au Bénin, poursuit-elle, nous avons constaté des résultats magnifiques à travers la mise en place d’un cadre formel qui permet de renchérir l’organisation qui existait déjà au profit de la lutte contre le paludisme et avec l’engagement d’éminentes personnalités comme l’Honorable Aké Natondé qui est un des champions dans la lutte contre le paludisme. Grâce à lui et à d’autres acteurs du secteur privé, il y a eu une mobilisation de ressources assez forte pour la population. »

Le Coordonnateur national du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Achille Batonnon, a présenté de façon succincte l’expérience remarquable du Bénin dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative. S’en est suivi le point des réalisations du comité de pilotage du projet, depuis son installation jusqu’aux prochaines étapes et aux perspectives. Sur ce volet, le Coordonnateur national de l’ONG Speack Up Africa, Franz Okey est revenu sur les détails, chiffres à l’appui.

L’espoir d’un lendemain sans paludisme

Par ailleurs, les acteurs clés ont mené des réflexions générales et ont formulé des orientations pour le renforcement de la collaboration entre les partenaires en vue de la dynamisation de la participation du secteur privé béninois et des communautés. Ce qui va contribuer à la performance de la mobilisation de ressources nationales pour la lutte contre le paludisme.

Pour Dr Astou Fall : « c’est un engagement citoyen. Toutes les entreprises sont les bienvenues et ont la responsabilité de contribuer à la lutte. Quand on sait aujourd’hui que le paludisme impacte sur la productivité, le PIB, la présence dans les lieux de travail et dans l’enseignement, toutes les entreprises ont la légitimité de contribuer. Car, une action individuelle ne peut pas comparée à une action globale. »

Les trois champions du Bénin ont participé à ces échanges. Il s’agit de Espérat Tossa, Directeur général de la Mutuelle pour le Développement à la Base (MDB), Dr Annabelle Ekué, Directrice de la Pharmacie Camp Guézo, et He Aké Natondé, député à l’Assemblée nationale et promoteur de la HECM. Ils ont partagé les différentes actions et initiatives entreprises dans leurs domaines respectifs pour la mobilisation des ressources en faveur de ce combat.

Pour l’élimination du paludisme au Bénin, « il y a toujours de l’espoir, rassure Dr Astou Fall, parce qu’il y a la volonté, le mécanisme et le système. La bonne réflexion et les bonnes stratégies sont en train d’être définies et exécutées. Certainement que cela va prendre du temps quand on tient compte de l’horizon 2030 pour avoir l’élimination. Mais je suis confiante que le Bénin fera son chemin. »

Michaël Tchokpodo

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