« Cette première réunion est une occasion de réfléchir ensemble au programme mis en œuvre par Enda Santé et des partenaires au niveau régional. Le programme émane d’un besoin en termes de renforcement de capacités des organisations communautaires au niveau local qui jouent un rôle très important dans la mise en œuvre et l’accompagnement des partenaires au développement », tient à faire savoir Papa Djibril Ndoye, directeur exécutif adjoint de l’ONG Enda Santé.
D’après lui, la demande est excessive mais seulement 7% est prise en compte. D’où l’importance d’aborder cet aspect pour renforcer les capacités dans ce pays et les autres pays l’ayant demandé. Il annonce qu’à travers cette réunion, il y aura le passage en revue des avancées enregistrées et d’entamer une réflexion stratégique sur les contours des prochaines échéances de la mise en œuvre du projet et les recommandations pour l’atteinte des résultats escomptés.
En effet, Strenghening Capacity of Community-Based Organizations in West Africa » (CBO-Cap) est un programme ambitieux qui veut renforcer les capacités d’une vingtaine d’organisations communautaires de base réparties dans 4 pays que sont le Bénin, le Burkina Faso, le Sénégal et le Togo. Elle ambitionne de donner à ces organisations, les outils et les compétences nécessaires pour leur permettre de continuer à servir efficacement leurs communautés dans le long terme et de promouvoir et obtenir un changement durable dans le temps.
« Les efforts inlassables que vous avez consentis notamment dans le déploiement de feuilles de route pour la riposte du VIH dans vos pays témoignent de votre engagement. Les résultats obtenus témoignent d’eux-mêmes », apprécie John Bernon, de l’USAID Bénin. Dans son développement, il laisse entendre que le développement durable repose sur les actions des acteurs locaux qui œuvrent avec inclusion et collaboration pour améliorer la vie de leurs communautés.
Développer l’expertise locale
Cette première réunion du comité régional de pilotage est une activité très importante qui permet aux différents partenaires et acteurs de partager les grandes lignes du programme, de discuter sur les défis et les enjeux du programme et de donner des orientations pour la mise en œuvre de la deuxième année. « Malgré les progrès considérables réalisés au cours de la dernière décennie, la riposte au VIH dans notre région reste insuffisante pour atteindre les objectifs fixés », déplore Dr Yasmine Ibrahim, ONUSIDA, représentante de la directrice régionale de l’ONUSIDA.
Elle illustre ses propos avec des statistiques poignantes : Entre 2010 et 2023, les nouvelles infections au VIH n’ont diminué que de 46% et les décès liés au VIH de 55%. Le ratio d’incidence et de prévalence est à 3,74% demeure au-dessus du seuil critique de transition épidémiologique fixé à 3%. Alors, poursuit-elle, « dans sa stratégie mondiale 2021-2026, ONUSIDA met en avant le rôle crucial des réponses communautaires dans la transformation et la durabilité de la réponse au VIH. Ces réponses doivent être soutenues, reconnues et intégrées dans les systèmes nationaux surtout dans un contexte de réduction progressive des financements extérieurs. »
Pour Dr Anita Wadagni, Secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Vih Sida, la tuberculose, le paludisme, les hépatites, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies (CNLSTP Bénin), le projet CBO-Cap intervient dans un contexte marqué par de nombreux défis auxquels les organisations communautaires sont confrontées. Il s’agit notamment de l’accès limité aux ressources, les capacités organisationnelles souvent fragiles et l’environnement politique parfois contraignant.
« Ces obstacles, avoue-t-elle, freinent le potentiel des organisations communautaires à produire un impact durable, celui de bâtir ensemble des communautés plus fortes, plus autonomes et capables de répondre aux défis de demain. Ce projet s’intègre parfaitement dans la feuille de route de la durabilité que le Bénin s’est engagé à développer. Il propose un cadre stratégique visant à développer l’expertise locale. »
Depuis janvier 2024, le CBO cap est devenu un partenaire de l’USAID. Le projet bénéficie d’un financement global d’environs 5 milliards de francs Cfa sur 4 ans.
