Haut de 145 mètres, long de 1,8 kilomètre et équipé de 16 turbines, le barrage affiche une capacité de production de 5 000 mégawatts, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires. Démarré en 2011 et inauguré après plus de quatorze ans de travaux, ce barrage a coûté près de cinq milliards de dollars et a connu de nombreux retards liés à des difficultés techniques, financières et diplomatiques.
Pour le Premier ministre Abiy Ahmed, il s’agit d’un « accomplissement national » qui doit permettre à l’Éthiopie de doubler sa production électrique, tout en générant jusqu’à un milliard de dollars de revenus annuels. Un montant surévalué selon les experts. D’un autre côté, ce barrage construit sur le Nil Bleu suscite de fortes inquiétudes en Égypte et au Soudan. L’Égypte, dépendante à 97 % du fleuve pour ses besoins en eau, redoute un tarissement de sa principale ressource.
Le Soudan partagé entre le risque d’inondations et l’opportunité d’une énergie plus abordable, reste lui aussi méfiant. L’Ouganda et la Tanzanie de leur côté ont soutenu l’Ethiopie sur ce projet. Il faut noter que le projet a été financé presque exclusivement par des ressources nationales, faute de soutien d’organisations internationales.