« La prévention des complications du diabète sucré », c’est autour de ce thème qu’a eu lieu le 11ᵉ « Rendez-vous du REMAPSEN » animé par Dr Dieu-donné Tougbeto, médecin urgentiste. Son expertise a permis d’éclairer les participants sur les mécanismes du diabète, ses facteurs de risque et les bonnes pratiques pour en limiter l’impact. Dr Tougbeto a rappelé que le diabète sucré se caractérise par une hyperglycémie chronique, faisant de cette maladie un véritable enjeu de santé publique.
Il distingue le diabète sucré, majoritairement évoqué dans la population, du diabète insipide, beaucoup plus rare et moins préoccupant d’un point de vue épidémiologique. Quatre types de diabète sucré sont classiquement répertoriés : Il s’agit du diabète de type 1, insulino-dépendant, représentant environ 10 % des cas, le diabète de type 2, non insulino-dépendant, le plus fréquent au Bénin, avec plus de 90 % des cas, souvent lié à l’âge, la sédentarité et l’obésité, le diabète gestationnel, qui survient pendant la grossesse, et des diabètes spécifiques, secondaires à d’autres pathologies.
Parlant des causes du diabète le plus répertorié au Bénin, donc celui de type 2, Dieu-donné Tougbeto a affirmé : « sa prévalence augmente parallèlement au vieillissement, à la sédentarité et au problème de l’obésité, surtout dans les populations des pays, surtout comme notre population. Le diabète non insulino-dépendant résulte de la conjonction de plusieurs gènes de susceptibilité, dont l’expression liée au vieillissement dépend des facteurs d’environnement, au premier rang desquels la consommation excessive de graisse saturée et de sucre rapide, ainsi que la sédentarité. »
Il a précisé que le « sucre » ne se limite pas au saccharose, mais tous les glucides sont concernés. Pain, pâtes, riz, tubercules, fruits et céréales en contiennent sous différentes formes. Le glucose reste indispensable à l’organisme. « Contrairement à ce qu’on a tendance à faire qui devient hypoglucidique, parce qu’il faut le rappeler, le glucose est essentiel pour l’organisme. Nous avons besoin pour chaque apport énergétique à travers l’alimentation, au moins 50 à 55% de glucose », a affirmé le médecin.

Dépistage, glycémie et personnes à risque
Selon le médecin, la glycémie normale se situe entre 0,7 et 1,10 g/L à jeun. Le diagnostic du diabète est posé dès que cette valeur dépasse 1,26 g/L sur deux analyses successives. Les personnes obèses, les individus de plus de 35 à 40 ans, ainsi que ceux ayant des antécédents familiaux sont particulièrement à risque. Il a profité de l’occasion pour noter la différence entre l’hyperglycémie et l’hypoglycémie. En l’en croire, l’hyperglycémie correspond à un taux de glucose trop élevé, tandis que l’hypoglycémie, généralement définie en dessous de 0,5 g/L, est jugée plus dangereuse en raison de ses risques immédiats pour la santé.
À la question de savoir si le diabète peut être guéri, Dr Tougbeto a confié que la guérison n’est possible que dans certains cas de diabète secondaire, lorsque la cause sous-jacente est traitée. Pour les autres types, notamment le type 2, il s’agit plutôt de contrôler la maladie afin d’éviter les complications. « On peut contrôler le diabète, de telle sorte qu’à travers nos mesures thérapeutiques, tout ce qu’on va mettre en pratique, on peut contrôler ça et éviter les complications. Donc la personne peut être diabétique, bien contrôlée et ne va pas présenter de complications à vie », a-t-il affirmé. L’hérédité constitue également un facteur déterminant, justifiant un dépistage précoce chez les personnes ayant des antécédents familiaux.
Appel à une prévention rigoureuse
La lutte contre le diabète passe par la prévention. Cette dernière selon le médecin repose essentiellement sur les mesures hygiéno-diététiques. Il s’agit d’activité physique régulière, adaptée à chaque personne, pour améliorer la sensibilité à l’insuline, l’alimentation équilibrée, pauvre en graisses, en sel et en sucres rapides, sans pour autant bannir totalement le glucose. L’objectif est d’adopter un régime normoglucidique, ajusté au profil de chacun, notamment en cas de surpoids.
Dieu-donné Tougbeto recommande d’éviter l’alcool, de contrôler son poids et de privilégier un régime riche, mais équilibré, guidé si possible par un diététicien. Par ailleurs, il a insisté sur la nécessité de se faire dépister régulièrement, surtout en présence de facteurs de risque, d’adopter une hygiène de vie saine, de suivre les recommandations médicales et de disposer d’un glucomètre pour l’auto-surveillance en cas de diabète.
Il appelle également à la vigilance concernant les produits présentés comme « sans sucre », pouvant contenir d’autres formes de glucides. « Voilà autant de choses qui peuvent nous aider à vraiment contrôler ce diabète et à prévenir, à l’éviter autant que possible », a conclu Dieu-donné Tougbeto.
