Le rapport provisoire de l’année 2022 sur l’étude des violences basées sur le genre (VBG) a révélé que 59% de femmes âgées de 15 ans et plus sont victimes de VBG au Bénin. Une donnée rendue public au cours de l’atelier de pré-validation dudit rapport organisé par l’Observatoire de la famille, de la femme et de l’enfant (OFFE), en juin 2022.
Les violences basées sur le genre deviennent très récurrentes au Bénin. Un phénomène dont les chiffres laissent perplexe. En effet, en juin 2022, les acteurs œuvrant pour la lutte contre les VBG au Bénin ont pré-validé le rapport provisoire sur l’étude des VBG au Bénin.
Au cours de cet atelier, il en ressort que « 47% des garçons sont victimes de VBG contre 44% de filles parmi les enfants âgés de 3 à 14 ans. Et 55% de victimes parmi les hommes contre 59% de femmes dans le rang des 15 ans et plus », ont fait savoir les consultants dans leur présentation. Comparativement aux données de 2009, on note une amélioration au niveau des indicateurs.
Néanmoins, à en croire les consultants, le phénomène persiste et est visible à travers les nouvelles technologies de l’information et de la communication. « Ces données comparées à celles de 2009, on note un changement au niveau de certains indicateurs. Mais le phénomène persiste et on enregistre son développement à travers de nouveaux canaux notamment les technologies de l’information et de la communication », ont-ils indiqué.
Des raisons socio-démographiques et socioculturelles
« L’âge, le niveau d’instruction, l’appartenance ethnique, la religion, le milieu de résidence, le département et le statut dans le ménage ont chacun, un effet propre dans les risques de VBG chez les enfants âgés de 3 ans ou plus au Bénin. Les adolescents et jeunes (10-24 ans), les personnes sans instruction, les adeptes de la religion, les épouses/époux des chefs de ménage, les enfants du chef de ménage et dans une certaine mesure les parents du chef de ménage et les autres membres du ménage courent plus de risque de connaître les violences basées sur le genre. Les risques de VBG sont aussi plus élevés en milieu rural, notamment dans les départements de l’Alibori, l’Atacora, la Donga et dans le Zou », a souligné l’équipe de consultants.
Selon Yessoufou Bamisso Yolou, Directeur de cabinet du ministre des affaires sociales et de la microfinance (MASM), il est urgent de prendre la question des VBG au sérieux pour protéger les victimes. Présent à l’atelier de validation, il a évoqué les lourdes conséquences des VBG sur les victimes et les limites de l’étude de 2009 dans le contexte actuel. « L’initiative de cette étude va contribuer à renforcer les efforts déployés par le gouvernement du Bénin dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre. Au regard des conséquences désastreuses de ce fléau, il est important de prendre cette question à bras le corps dans l’espoir de voir disparaître progressivement ce phénomène », a-t-il dit.
Commanditée par le ministère des Affaires sociales et de la microfinance (MASM) sous la conduite de l’Observatoire de la famille, de la femme et de l’enfant (OFFE), l’étude sur les violences basées sur le genre fournit des données actualisées, sur l’ampleur, les manifestations et les conséquences du phénomène afin d’améliorer les stratégies de lutte contre les VBG dans tous les départements du Bénin.
Notons que les dernières études statistiques sur les violences faites aux femmes et aux filles datent de plus de 10 ans et depuis lors le phénomène a évolué tant dans son ampleur que dans ses manifestations.
Roméo Agonmadami