Etat des lieux et défis du VIH pédiatrique en Afrique et au Bénin

La section béninoise du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN Bénin) a…

Dr Gérès Ahognon, Directeur Exécutif du Réseau EVA

La section béninoise du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN Bénin) a tenu une mini-conférence avec les professionnels des médias sur le VIH pédiatrique. C’était à Cotonou le jeudi 29 décembre 2022.

Le VIH pédiatrique en Afrique : c’est la thématique sur laquelle les femmes et les hommes des médias et acteurs de la santé ont discuté jeudi 29 décembre 2022. Selon Dr Gérès Ahognon, Directeur Exécutif du Réseau Enfants et VIH en Afrique (EVA), le taux de prise en charge des enfants atteints du VIH est faible. Pour y remédier, EVA est un réseau d’acteurs investis dans la prise en charge de l’infection à VIH. Il entend contribuer à l’amélioration de la couverture et de la qualité de la prise en charge globale du VIH pédiatrique en Afrique francophone.

Pour y parvenir, différentes activités sont menées. Il s’agit notamment du renforcement de capacités des acteurs à travers les formations, la recherche opérationnelle dans le cadre du VIH pédiatrique et le plaidoyer aux niveaux national, régional et international.

Nonobstant ces efforts, un problème reste à sérier. Celui de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) qui est la contamination du fœtus ou de l’enfant par une mère infectée par le VIH. Après les rapports sexuels, c’est le deuxième mode de transmission en Afrique. Sa prévention comporte en effet toutes les actions permettant de diminuer ou d’empêcher cette transmission. Elle se fait grâce aux antirétroviraux (ARV).

Les avantages du traitement ARV chez la femme enceinte

À en croire le Directeur Exécutif du Réseau EVA, les antirétroviraux diminuent la quantité de virus dans le sang de la mère, c’est-à-dire la charge virale, réduisant ainsi le risque de transmettre l’infection à l’enfant. Ils ont, non seulement un effet protecteur sur l’enfant avant et après les naissances en aidant à résister à l’infection à VIH, mais également diminuent la probabilité de transmission du VIH par le lait maternel.

Mais la prévention de la transmission mère-enfant suit des étapes sans lesquelles elle ne peut être réaliste. Ces étapes sont entre autres la consultation prénatale, la proposition et l’acceptation d’un test de dépistage VIH, le conseling aux femmes séropositives et la proposition de traitement préventif de la TME. Sans oublier le suivi des mères après l’accouchement et des enfants nés et de la fratrie.

De 2010 à 2021, on note une réduction de 39% du nombre de nouvelles infections mais le dépistage précoce chez les enfants reste encore un grand défi à relever. Aucun pays africain n’a atteint l’objectif des 95%. Seulement sept pays dont le Bénin dépassent la moyenne régionale des 25% qui est encore en-dessous de l’objectif des 95%. 10 pays ont une couverture allant de 12 à 25% et la Sierra Leone a une couverture inférieure à 10%.

Le VIH pédiatrique : quid du Bénin ?

Le premier cas de VIH a été détecté au Bénin en 1985 avec une mise en place d’un système de surveillance automatique. En février 2002, le traitement aux antirétroviraux a été effectif avec trois sites pilotes avant de passer à une échelle plus large. Puis en 2005, on note la gratuité de la prise en charge comprenant les ARV et les bilans avec une évolution progressive de la prise en charge des PvVIH en fonction des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Mais depuis 2015, c’est désormais le « test and treat. »

Professeur Leila Bagnan Tossa présentant sa communication

Selon le Professeur Leila Bagnan Tossa, Pédiatre au Centre National Hospitalier Universitaire Hubert K. Maga (CNHU-HKM), la population PvVIH est estimée à 69 000 dont 6 400 enfants, selon le spectrum 2021. De nombreux défis restent à relever et des perspectives à atteindre à savoir : la mise en œuvre des différentes stratégies de dépistage pour améliorer le premier 95 ; l’offre de la charge virale à tous les patients éligibles ; l’amélioration de la prise en charge pédiatrique et surtout la réduction des taux de perdus de vue et de décès sous ARV.

Roméo Agonmadami

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