Ce dimanche 05 février 2023 s’est tenue une vaste campagne de nettoyage d’affiches sauvages au niveau de l’échangeur de Houeyiho à Cotonou. Initié par Anas Seko, militant en environnement, la campagne a réuni plus d’une vingtaine de jeunes et d’adultes autour d’un même idéal.
Des affiches de grandes figures politiques en lice pour les élections communales de 2020 dictent encore leurs lois sur les murs de l’échangeur de Houeyiho à Cotonou, capitale économique du Bénin. Si certaines affiches portent la marque des élections communales de 2020 et des présidentielles de 2016, les autres sont pour la plupart, des affiches publicitaires. L’échangeur de Houeyiho est donc le lieu par excellence des souvenirs lointains à peine dissipés.
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Mais c’est désormais fini. Ce dimanche matin, dès l’aurore, Anas Seko et une horde de jeunes bénévoles de sa communauté digitale, y ont fait le grand ménage. Avec de l’eau, des spatules et des éponges en fer, les affiches dites sauvages ont été réduites en miettes sous le regard admirateur des passagers qui ont pris du plaisir à contempler l’ambiance plutôt conviviale qui y régnait. En un laps de temps, les murs de l’échangeur de Houeyiho ont retrouvé leurs éclats.
« Ces affiches enlaidissent l’espace public »
Cependant, loin d’être une simple question de propreté, la campagne de nettoyage d’affichage sauvages est une lutte environnementale. L’enjeu ici est de lutter contre la pollution esthétique et atmosphérique qui peuvent également résulter de ces vieilles affiches qui traversent le temps. C’est du moins ce que fait savoir Anas Seko, initiateur de cette action.
« En termes de pollution esthétique, ces affiches enlaidissent l’espace public. Et un pays ne se développe pas dans la pollution esthétique et visuelle. Cela peut aussi avoir un impact sur la qualité de l’air. On sait que c’est avec les encres qu’on imprime les affiches. Au fil du temps, l’affiche va se dégrader et laisser dans l’environnement et dans l’air, des substances toxiques », a-t-il expliqué. Joumiath Damboura, l’une des bénévoles, affirme que l’impact environnemental de ces affiches est visible : « je trouve que les affiches sont salissantes. C’est une sorte de pollution que nous devons combattre . C’est pour cela que je suis là pour participer à cette initiative bénévole en tant que membre du mouvement. »
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Pour mener à bien cette lutte, Anas Seko pense que les autorités politico-administratives ont un rôle important à jouer. Et c’est justement pour « attirer l’attention des autorités » qu’ils se sont mobilisés pour débarrasser l’échangeur de ces affiches sauvages. Pour lui, les autorités auront donc la lourde tâche de mettre en place « des panneaux d’affichage libres car toutes les entreprises n’ont les moyens de prendre des panneaux publicitaires légaux. »
Par ailleurs, conscient de l’écho que cette campagne d’envergure aura dans les tout prochains jours, Anas Seko nourrit l’espoir de bénéficier du soutien des autorités afin que cette campagne embrase tous les pôles attractifs du pays.
Ignace Tossou