23 millions de personnes sont en proie à l’insécurité alimentaire chronique. C’est ce que révèle un programme de surveillance climatique régional qui cible notamment les pays de la corne de l’Afrique à savoir : la Somalie, l’Ethiopie, et le Kenya.
Selon un programme de surveillance climatique régionale ayant statué mercredi 22 février sur les avancées climatiques relevées par des études d’impacts environnementales, une sécheresse aiguë plus coriace guette la corne de l’Afrique cette année. Laquelle est en passe de causer une famine plus dévastatrice que celle d’il y a 10 ans.
En effet, les saisons successives de pluie annoncées pour mars et mai, (une saison qui conditionne à 60% le total de précipitations annuelles dans les pays équatoriaux de la corne de l’Afrique), ne pourront pas tenir la promesse des fleurs en raison des « baisses de précipitations et de hautes températures ». C’est ce qui ressort des prévisions d’un groupement de pays d’Afrique de l’Est, le Centre de prévisions et d’application climatiques (Icpac) et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement.
« Dans certaines parties de l’Ethiopie, du Kenya, de la somalie et de l’Ouganda qui ont été récemment très affectées par la sécheresse, ce pourrait être une sixième saison des pluies avortée de suite » précise l’Icpac. Des prévisions alarmistes qui ne surprennent pas quand on sait que les météorologues et des agences d’aides avaient témoigné de l’ampleur et l’avait même assimilé à une catastrophe humanitaire.
« Les gouvernements doivent agir »
Les chiffres publiés mercredi dernier par le Secrétaire Général de l’ONU Antonio Guterres sont alarmants. A l’en croire, environ 1,3 million de somaliens dont 80% de femmes et d’enfants ont été obligés d’enfiler la venelle pour être à l’abri des affres de la sécheresse. Ainsi, 8,3 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population somalienne, auront besoin d’aide humanitaire cette année. De plus, à l’ONU de rappeler que la dernière famine en Somalie remonte à 2011 et a fait 260 000 morts, toute catégorie confondue. Ce qui dénote du manque de réactivité de la communauté internationale.
A cette époque, la région n’avait connu que 2 saisons pluvieuses avortées de manière consécutives. Ce qui revient aujourd’hui à 5. L’urgence est donc de taille. C’est pourquoi Workneh Gebeyehu, secrétaire exécutif de l’IGAD, en appelle à une mobilisation internationale face à une sécheresse aussi envenimeuse. « Les gouvernements nationaux, les acteurs humanitaires et du développement doivent agir pour ne pas avoir de regrets avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il exhorté.
Il faut noter que la corne de l’Afrique fait partie des régions les plus enclines aux changements climatiques avec des crises de plus en plus fréquentes et intenses. Suite à l’avortement de cinq saisons de pluies consécutives, d’importants dégâts ont été notifiés tant sur le plan humain que matériel. Il s’agit notamment de la perte de millions de bétails, la destruction de récoltes, sans oublier les déplacements massifs de million de personnes touchées qui se ruent vers d’autres régions à la recherche de l’eau et de la nourriture.
Ignace Tossou