La tempête Daniel a frappé l’est de la Libye le dimanche 10 septembre 2023, laissant derrière elle, l’un des tableaux les plus sombres de l’histoire du pays. L’inondation qui est la résultante de cette catastrophe naturelle a fait des milliers de morts et de disparus.
Le bilan de cette catastrophe naturelle d’envergure, fait froid au dos. Le dernier, communiqué dimanche 17 septembre 2023 par les Nations unies, fait état de 11 300 morts dans la ville de Derna, ville située au nord-est de la Lybie. Il pourrait toutefois s’alourdir puisque les fouilles continuent. À côté de ce tableau sombre et effroyable qui plonge la Lybie dans l’un de ses moments d’émoi, c’est la vie de milliers d’enfants qui est en jeu.
Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), près de 300 000 enfants exposés à la tempête Daniel sont maintenant confrontés à un risque accru de diarrhée et de choléra, de déshydratation et de malnutrition, ainsi qu’à des risques accrus de violence et d’exploitation. « Le Centre national de contrôle des maladies a déjà détecté au moins 55 enfants empoisonnés après avoir bu de l’eau polluée à Derna », a alerté le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des nations unies (Ocha).
Ajouté à cela, subsiste un problème persistant d’accès à l’eau potable qui touche particulièrement les enfants. Un phénomène dû au flux massif de déplacé. En effet, dans leurs courses contre la montre, ils s’exposent aux risques d’explosion « de mines terrestres et d’autres engins explosifs improvisés laissés par des années de conflit. Les eaux de crue ont maintenant déplacé les mines, y compris dans des zones auparavant exemptes de contamination par les armes, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ».
En rappel, la tempête Daniel a touché la côte orientale de la Libye le 10 septembre 2023. Outre Derna qui a payé le plus lourd tribut, la tempête a également touché les villes de Shahat, Al-Marj, Al-Bayda et Soussa. Le bilan dressé par les autorités de l’Est libyen dans ces autres villes est de 170 morts. La situation s’est aggravée à Derna lorsque deux barrages sur la rivière côtière Wadi Derna ont cédé sous le poids des eaux dans la nuit du 10 au 11 septembre.
Ignace Tossou