Le Sénégal s’est hissé au sommet de l’assainissement urbain en Afrique, recevant avec honneur le « Country Achieving Award » à la clôture de la Conférence africaine sur l’assainissement et l’hygiène (Africasan7) à Swakopmund, en Namibie, le 11 novembre 2023. Ce prestigieux prix, décerné par le Conseil des ministres africains de l’Eau (Amcow), reconnaît les efforts du pays en faveur de la Déclaration de Ngor.
Adoptée en 2015, cette déclaration engage 40 États africains à consacrer au moins 0,5 % de leur PIB au financement de l’assainissement et de l’hygiène, afin d’atteindre l’Objectif de développement durable 6 d’ici 2030. Le Sénégal a brillamment honoré cet engagement avec un budget de 129 milliards de francs CFA (195 millions d’euros) en 2022, dépassant ainsi les recommandations de Ngor, représentant 4,9 % de son PIB.
Le Programme d’assainissement dans 10 villes, dirigé par le président Macky Sall, a été un catalyseur de ce succès, déployant des systèmes de collecte et de traitement des eaux usées dans des villes telles que Dakar, Kaolack, Louga, Matam, Pikine, Rufisque, Tambacounda, Saint Louis, Tivaouane et Touba. Ce projet a inclus la création de cinq stations d’épuration, cinq stations de traitement des boues de vidange, 28 stations de pompage, et l’aménagement de 335 349 mètres linéaires de réseau d’égout. Notons que le taux d’assainissement en milieu urbain s’élève à 67 % au Sénégal.
Malgré ces accomplissements, le Sénégal doit rester vigilant face à des défis non résolus en matière de salubrité territoriale, comme en témoigne une étude récente recensant 3 546 cas d’occupations illicites à Dakar, en particulier près des lacs et des ouvrages de drainage. Cette réalité interpelle l’Office national de l’assainissement (Onas) à intensifier la lutte contre les inondations en milieu urbain.
Roméo Agonmadami