Madagascar a été classé parmi les 35 pays « à haut risque » face à El Niño par les Nations unies. Les alertes pluviométriques ont été déclenchées le 7 février 2024 dans le Grand Sud, déjà vulnérable au changement climatique, avec des températures de 35 degrés Celsius et des vents secs.
Les conséquences de la faible pluviométrie toucheront la population dès mai 2024, atteignant un pic d’insécurité alimentaire en octobre. Le retour d’El Niño aggrave la crise climatique, alerte Reena Ghelani, coordinatrice des Nations unies.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) estime que 2024 pourrait battre le record de chaleur établi l’année précédente sous l’influence d’El Niño. Dans le Grand Sud de Madagascar, où 45 % de la population fait face à une insécurité alimentaire aiguë, les acteurs humanitaires craignent que la sécheresse n’aggrave les vulnérabilités existantes. L’épisode El Niño de 2015-2016 a déjà frappé la région avec une grave sécheresse, engendrant des coûts humanitaires estimés à 180 millions de dollars sur trois ans.
Le gouvernement malgache et ses partenaires, dans le cadre du Plan national de réponse humanitaire 2023-2024, prévoient d’aider environ 1,6 million de personnes touchées par la crise climatique. La communauté internationale est sollicitée pour mobiliser 162 millions de dollars en soutien à ce plan.
Sept autres pays africains figurent dans ce top 35, à savoir, l’Afrique du Sud, le Botswana, l’Eswatini, le Lesotho, le Malawi, le Mozambique et le Zimbabwe, où l’impact d’El Niño s’est soldé l’année dernière par de mauvaises récoltes générales et l’assèchement des points d’eau communautaires utilisés par la population, le bétail et pour les besoins de l’agriculture.
Roméo Agonmadami