Le Fonds mondial et Cie s’engagent à renforcer les systèmes de santé face au changement climatique

Lors de la 18e Conférence internationale sur l’adaptation communautaire au changement climatique (CBA18), en Tanzanie, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que des représentants de la société civile africaine et des communautés particulièrement touchées par les maladies infectieuses, ont réaffirmé leur engagement à renforcer la collaboration pour construire des systèmes de santé résilients face au changement climatique.

Le CBA18 est un forum destiné à partager les leçons apprises et les meilleures pratiques concernant les approches locales d’adaptation au changement climatique. Les participants y explorent comment appliquer concrètement les principes d’adaptation locale pour un avenir résilient.

Le changement climatique exacerbe les événements météorologiques extrêmes, les déplacements forcés, la dégradation de la qualité de l’air et l’insécurité alimentaire, hydrique et économique, impactant négativement la santé. Un mois avant la CBA18, une sécheresse en Afrique australe a provoqué une famine touchant des millions de personnes, tandis que le Kenya et la Tanzanie ont subi des inondations liées à El Niño.

Cette situation représente une menace majeure pour la mission du Fonds mondial, qui vise à éradiquer le VIH, la tuberculose et le paludisme et à bâtir des systèmes de santé robustes et durables. Lors de la COP28, le Fonds mondial a annoncé que plus de 70 % de son budget – soit plus de 9 milliards de dollars sur trois ans – sera alloué aux 50 pays les plus vulnérables au climat pour soutenir des programmes de santé face à cette crise.

« Le débat sur le climat est un débat sur la santé »

À la CBA18, le Fonds mondial et ses partenaires – ALMA, EANNASO, HEPS Uganda, ITPC, Lensational, RAME et Speak Up Africa – ont organisé deux sessions : « Communautés résilientes, avenirs sains » et « Engagement communautaire et plaidoyer dans les décisions climat-santé ». Ces sessions ont mis en lumière le lien entre le changement climatique et la santé, avec des discussions sur les outils, les interventions et les approches pour renforcer la résilience des systèmes de santé communautaires.

« Le débat sur le climat est un débat sur la santé. Les risques climatiques, tels que les inondations, affectent les systèmes de santé des populations les plus vulnérables, notamment en Afrique », a déclaré Prince Ansah, responsable de programme au CDKN du Ghana, avant de poursuivre : « les infrastructures hospitalières, les réseaux routiers, les fournitures médicales essentielles et les ressources humaines sont souvent détruits par les inondations, impactant des milliers de personnes. Si la préservation des vies humaines est au cœur du débat climatique, les soins de santé doivent en être une composante essentielle. »

Les participants ont également souligné les progrès réalisés contre le paludisme grâce aux efforts communautaires, mais ont exprimé leur inquiétude face à la menace que représente le changement climatique pour ces efforts. Les variations de précipitations, de température et d’humidité favorisent la propagation du paludisme dans des régions non préparées, comme les hauts plateaux du Kenya et de l’Éthiopie.

« L’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) œuvre à maintenir les questions de santé et de changement climatique, y compris le paludisme et les maladies tropicales négligées, au premier plan des priorités des chefs d’État africains », a déclaré Aloyce Urassa, scientifique en santé publique et président du Conseil consultatif de la jeunesse d’ALMA. « Nous aidons les pays à intégrer les indicateurs de changement climatique et de santé dans les outils de suivi, de plaidoyer et d’action », conclut-il.

Roméo Agonmadami

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