La fonte des glaciers puisque c’est d’elle qu’il s’agit est un phénomène inédit dans l’Arctique qui libère d’importantes quantités de méthane, amplifiant le réchauffement climatique. A noter que le réchauffement climatique entraîne la fonte accélérée des glaces, un phénomène bien connu des scientifiques. Cependant, une étude récente menée en Arctique révèle un processus encore méconnu, susceptible d’aggraver la situation.
En effet, des chercheurs du Centre pour la Glace, la Cryosphère, le Carbone et le Climat (iC3) ont mis en évidence la libération de méthane d’origine géologique par les eaux de fonte des glaciers. Pendant plusieurs mois, ces scientifiques ont étudié le glacier Vallåkrabreen, situé au Svalbard (Norvège). Leur objectif était d’analyser le rôle des eaux de fonte dans le transfert du méthane du sol vers l’atmosphère. Leurs résultats, publiés dans la revue Biogeosciences, ont montré que les concentrations de méthane relevées dans ces eaux étaient jusqu’à 800 fois supérieures au niveau d’équilibre atmosphérique.
Une menace pour l’équilibre climatique
Grâce à une analyse isotopique, les chercheurs ont déterminé que ce méthane ne provenait pas d’une activité microbienne, mais bien de la roche sous-jacente. En reculant, le glacier laisse l’eau s’infiltrer dans les fractures du substrat rocheux, libérant ainsi du méthane piégé depuis des millénaires. Chaque année, entre juin et octobre, la rivière de fonte du Vallåkrabreen libère environ 616 kilogrammes de méthane dans l’atmosphère.
Ce processus, qualifié de « fracturation glaciaire », pourrait être présent dans d’autres régions du monde, représentant ainsi une source insoupçonnée de gaz à effet de serre. Cette découverte est d’autant plus préoccupante que plus les glaciers fondent, plus ils libèrent de méthane, accélérant ainsi le réchauffement climatique. Un cercle vicieux qui pourrait aggraver la crise environnementale actuelle.