La Banque mondiale a publié un nouveau rapport sur les grands pays émetteurs de gaz torchés dans le monde en 2022. Sept pays africains figurent dans ce grand classement.
Sept pays africains producteurs de pétrole figurent parmi les vingt plus grands émetteurs de gaz torchés dans le monde en 2022, selon un rapport publié le 29 mars par la Banque mondiale. Ces pays sont : l’Algérie, la Libye, le Nigéria, l’Égypte, le Congo, l’Angola et le Gabon.
L’Algérie se classe au quatrième rang mondial en termes de volume de gaz brûlé sur les sites de production pétrolière, avec plus de 8 milliards de m3 de gaz torchés en 2022, derrière la Russie (plus de 25 milliards de m3), suivi de l’Irak (près de 18 milliards de m3) et de l’Iran (environ 17 milliards de m3). La Libye a émis près de 6 milliards de m3 de gaz torchés au cours de l’année écoulée, tandis que le Nigéria a dépassé les 5 milliards de m3. Les quatre autres pays africains figurant dans le top 20 mondial ont émis moins de 2 milliards de m3 de gaz torchés chacun.
Le rapport souligne également que neuf pays à savoir : la Russie, l’Irak, l’Iran, l’Algérie, le Venezuela, les États-Unis, le Mexique, la Libye et le Nigeria sont responsables de 74% des émissions mondiales de gaz torchés, bien qu’ils ne représentent que moins de 50% de la production mondiale de pétrole.
En effet, le torchage du gaz est une pratique consistant à brûler le gaz qui est libéré lors de la production de pétrole sur les sites pétroliers. Cette pratique entraîne d’importantes émissions de gaz à effet de serre, notamment de dioxyde de carbone et de méthane. Elle est justifiée par l’absence d’infrastructures de traitement et de transport permettant de commercialiser ce gaz associé à la production de pétrole.
Pourtant, ce gaz gaspillé pourrait être utilisé comme source d’énergie alternative, remplaçant ainsi des sources d’énergie plus polluantes, réduisant l’accès à l’énergie dans les pays les plus pauvres du monde et assurant la sécurité énergétique dans de nombreux autres pays.
Une régression du gaz torché en 2022
Le rapport indique également que les émissions de gaz torché ont diminué de 3% dans le monde en 2022, atteignant leur plus bas niveau depuis 2010, tandis que la production mondiale de pétrole a augmenté de 5%. La Banque mondiale estime que cette évolution témoigne d’un « découplage progressif et durable de la production de pétrole et du torchage. »
Le Nigeria a été le pays qui a évité le plus cette diminution, en souffrant ses émissions de gaz torché de 1,3 milliard de m3 en 2022, soit une baisse de 20% par rapport à 2021. Cette réduction s’explique en grande partie par la baisse de 14% de la production pétrolière du pays l’année dernière. Le Mexique a également réduit ses émissions de gaz torché de 13%, bien que sa production pétrolière soit conservée relativement stable en 2022.
Par ailleurs, la Banque mondiale souligne que les émissions de méthane issues de cette pratique contribuent substantiellement au réchauffement de la planète à court et à moyen terme, puisque les effets de ce gaz sont 84 fois plus puissants que ceux du dioxyde de carbone en termes de potentiel de réchauffement global (PRG) sur un horizon de 20 ans.
Roméo Agonmadami