Le secteur de la santé en Afrique traverse une crise majeure, aggravée par une baisse de l’aide publique au développement et des défis structurels persistants. En effet, entre 2021 et 2025, l’aide publique au développement (APD) a enregistré une chute libre de 70 %, mettant en péril la viabilité des systèmes de santé déjà fragiles du continent.
Dans un document conceptuel publié en avril, rapport « Exoactu », le CDC Afrique souligne que cette baisse compromet sérieusement la mise en œuvre de programmes de santé essentiels, tels que la préparation aux pandémies, les soins maternels et infantiles, ainsi que la lutte contre les maladies infectieuses. De plus, ce recul financier met en danger l’atteinte de l’Objectif de développement durable n°3, relatif à la santé et au bien-être, ainsi que la couverture sanitaire universelle.
Une situation aggravée par l’endettement et les urgences sanitaires
Il faut noter qu’en plus de la diminution de l’APD, la spirale de la dette publique et la faiblesse des ressources nationales accentuent les vulnérabilités du secteur. Le nombre d’urgences de santé publique a connu une hausse de 41 %, passant de 152 en 2022 à 213 en 2024.
Les épidémies récurrentes telles que Mpox, Ebola, choléra, rougeole et Marburg s’ajoutent aux effets du changement climatique et aux conflits persistants en République démocratique du Congo, au Sahel et au Soudan. Ces facteurs cumulés exercent une pression extrême sur des systèmes de santé structurellement sous-financés. Sans doute, en absence d’actions concrètes et coordonnées, l’Afrique risque de reculer significativement dans ses progrès en matière de santé publique.
