« Souveraineté sanitaire, un impératif pour l’Afrique. » C’est autour de ce thème qu’a eu lieu le webinaire ayant reçu Awa Marie Coll Seck, Présidente du Forum Galien Afrique et Dr. John Nkengasong, co-président du jury du Prix Galien Afrique. Selon Awa Marie Coll Seck, le forum, un événement de grande envergure sera marqué par la présence de plusieurs personnalités telles que les directeurs exécutifs de l’OOAS, les représentant du CDC Afrique, de l’OMS, et même Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« Ce sont des personnalités qui marquent le monde de la santé. Nous aurons des ministres, car nous considérons qu’il est important d’inviter tous les acteurs. Il y aura des ministres, des présidents d’associations de la société civile intéressés par la santé, des financiers au plan international, mais aussi au plan local. Je ne vais pas oublier les fondations Rockefeller, Gates, etc. Nous avons de nombreux partenaires qui viendront soutenir les experts, les décideurs et les acteurs communautaires africains qui réfléchiront à cette problématique de souveraineté nationale », a-t-elle affirmé.
Au cours de ce webinaire, Dr. John Nkengasong, co-président du jury du Prix Gallien Afrique a présenté la quintessence du prix Galien Afrique. Selon lui, ce prix est « la récompense la plus prestigieuse du continent, célébrant l’excellence et l’innovation dans les sciences de la vie et la santé publique. Il est largement considéré en Afrique et dans le monde comme l’équivalent du prix Nobel pour la recherche et l’innovation pharmaceutiques africaines. » Son objectif est de dynamiser la recherche scientifique et son impact en Afrique, ainsi que dans le cadre de partenariats.
A l’instar de plusieurs prix, le prix Galien comprend des catégories telles que meilleur produit pharmaceutique, meilleure technologie médicale, meilleur produit de santé numérique et meilleurs produits thérapeutiques traditionnels. « Le prix est décerné par d’éminents universitaires et scientifiques et met l’accent sur l’innovation africaine répondant aux défis sanitaires spécifiques du continent, visant à accroître la visibilité de l’Afrique au sein du réseau mondial de la Fondation Galien », a indiqué le Dr John. Il n’a pas manqué de témoigner sa gratitude au gouvernement sénégalais qui a soutenu et qui soutient actuellement cette initiative.
Un processus bien élaboré
Le prix Galien Afrique est bien pensé pour la transparence et l’équité. De l’appel à candidature, passant par l’évaluation des dossiers jusqu’aux résultats finaux, Dr. John Nkengasong, co-président du jury du Prix Galien Afrique a expliqué le processus conduisant à l’attribution des prix.
« C’est un processus très rigoureux et intentionnel. Tout d’abord, les candidatures sont ouvertes à tous les chercheurs africains et aux partenariats, c’est-à-dire aux chercheurs africains et non africains ayant travaillé sur des innovations. Le prix est ouvert à tous et reçoit au fil du temps des candidatures accompagnées de documents justificatifs. À ce premier niveau, le secrétariat passe en revue les candidatures en utilisant une grille très spécifique pour classer les prix par catégorie, afin de soumettre une liste restreinte. Laquelle est ensuite examinée par un jury », explique-t-il.
Ensuite, « le jury délibère en utilisant des critères très précis pour évaluer les différentes candidatures qui sont arrivées à ce stade final. Ensuite, les dossiers sont évalués par plus de 10 experts africains, venant de disciplines diverses. Chaque dossier est noté et classé en fonction de ce classement. Il est également important de noter qu’en fonction de la qualité et de la valeur du prix, certaines années, il arrive qu’aucun prix ne soit attribué si les candidatures ne remplissent pas les critères requis. Cela permet de maintenir la haute qualité du prix et d’inciter à un travail de qualité. »
Booster les recherches et les innovations en Afrique
Revenant sur le thème du webinaire, Dr. John Nkengasong, co-président du jury du Prix Galien Afrique a établi le lien entre ce dernier et le prix Galien Afrique. « On ne peut pas discuter de la souveraineté sanitaire en Afrique sans parler de recherche, d’innovation et d’entrepreneuriat », a-t-il affirmé. Dans un contexte sanitaire africain marqué par la diminution des aides internationales, Dr. John voit une opportunité pour l’Afrique d’améliorer ses recherches et ses innovations, gage d’une souveraineté sanitaire.
« Cela ne doit pas nécessairement être à la même échelle que ce que fait la Chine ou les États-Unis, mais cela doit être dans le contexte de ce que nous essayons de résoudre en Afrique, soutenu par nos propres gouvernements. C’est ça la beauté de la souveraineté », a-t-il déclaré. Le système mondial de santé, tel qu’il a fonctionné au cours des 80 dernières années, montre aujourd’hui des signes évidents de fragilité. Alors que des crises sanitaires mondiales et des défis croissants en matière d’accès aux soins de qualité se multiplient, il devient urgent de réévaluer les modèles de financement et de gestion de la santé.
« Le moment est venu pour le continent de vraiment regarder vers l’intérieur, mais aussi vers l’extérieur, et se demander comment il peut financer sa santé, non pas comme une dépense, mais comme un investissement, car il y a un immense retour sur investissement à considérer la santé comme un investissement, et non comme une dépense », a conclu Dr. John Nkengasong, co-président du jury du Prix Galien Afrique. Pour rappel, le huitième Forum Galien va se dérouler en Afrique, en terre sénégalaise du 28 au 31 octobre 2025.
