Prudencia Falana, 22 ans, et étudiante en génie énergétique et développement durable a mis au point, pour sa soutenance de fin de premier cycle, un dispositif de chauffage d’eau fonctionnant à l’aide d’un système d’énergie solaire.
« Au début, ce n’était qu’un simple rêve, une simple envie. Et comme toujours, personne ne me voyait faire cela. Mais lorsque l’inspiration est venue, je me suis mise au travail et cela a porté ses fruits », peut-elle se réjouir dans une publication illustrée avec une image du dispositif, sur sa page Facebook, le 21 mai 2021. Titulaire d’un baccalauréat scientifique (série C) en 2016, Prudencia entame les classes préparatoires à l’Institut de mathématiques et sciences physiques (IMSP), avant d’y couper court.
« Je suis en fait intéressée par les procédés de production et de transformation des sources d’énergies renouvelables », justifie-t-elle. A l’École supérieure des métiers des énergies renouvelables (ESMER) du Bénin, elle a étudié le génie énergétique et le développement durable, une filière qui répond à ses aspirations. Au terme de sa formation en 2020, Prudencia Falana était amenée à produire un rapport et développer une innovation en réponse à la problématique choisie.
Faire recours aux énergies renouvelables
« Dans les hôpitaux, surtout les maternités, le besoin en eau chaude sanitaire est présent. Et vu le coût des chauffe-eaux solaires importés, les hôpitaux ne se l’offrent malheureusement pas, fait-elle remarquer. Grâce à mon innovation, ces hôpitaux pourront avoir de dispositifs de chauffage à moindre coût et par la même occasion participer à la protection de notre cadre de vie. » Comme dans le système sanitaire, l’énergie est une source de développement puisqu’elle intervient dans la transformation de matières premières et dans toute activité économique.
Sceaux en plastique, vitres, feuilles de tôles, etc. Grâce à ces matériaux et aux travaux de main-d’œuvre des soudeur, frigoriste et plombier, la conception du dispositif s’est fait en un mois. Pour un coût total d’environ 350 000 francs Cfa. L’utilisation d’un système d’énergie solaire pour faire bouillir de l’eau, répond au point 7 des Objectifs de développement durable qui appelle à faire « recours aux énergies renouvelables. » En effet, elles produisent moins de pollution que les énergies fossiles. Et les panneaux solaires produisent dix fois moins de CO2 que le gaz et vingt fois moins que le charbon ou le pétrole et ses dérivés.
Même si son prototype est déjà utilisable, l’innovatrice « compte l’améliorer et par la suite le commercialiser. » Prudencia Falana envisage « prévoir des systèmes d’appoint pour relayer le système en cas d’absence du soleil, raffiner les capteurs pour les rendre intégrables aux toitures et surtout, réaliser un dispositif de chauffage d’eau en miniature et portable. »
Michaël Tchokpodo