Il est fréquent de voir des éboueurs collecter les ordures jetées dans les rues comme celles des ménages pour une destination inconnue. Au Bénin, c’est la Société de gestion des déchets et de Salubrité dans le grand Nokoué (SGDS-GN) qui s’occupe de cette collecte dans certaines grandes villes dont Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Sèmè-Kpodji, Ouidah, Parakou.
Une fois déversés dans les sacs poubelles, les déchets ménagers sont ensuite collectés par des conducteurs de tricycles. Ces derniers proviennent des petites et moyennes entreprises avec lesquelles la SGDS-GN a contracté. Elles sont au total 69 qui se sont vues attribuer chacune une zone de collecte de déchets. Selon leur mode de travail, les tricycles doivent passer collecter les déchets des ménages à raison de deux fois par semaine.
Après leur collecte dans les ménages, les tricycles transportent les déchets vers des points de regroupement ou de déchetterie. « Dès que les PME viennent sur les points de regroupement, il y a des tamis sur lesquels les tricycles bennent. Les personnes chargées de faire le tri sont dotées d’outils. Elles récupèrent les matières fines et les matières recyclables. Elles les pèsent, les entreposent dans de gros sacs et les déchets comme les plastiques, les cartons et la ferraille se commercialisent », explique Armelle Guedegbe, Cheffe division environnementale à la SGDS-GN.
Le centre de transfert communal
Des points de regroupement, les déchets sont ensuite convoyés vers les centres de transfert ou de déchetteries, qui sont des points de concentration. Un tour au centre de transfert communal de Gbégamey a permis de comprendre que ces centres ont pour rôle d’éviter le débordement des points de déchetterie ou point de regroupement. Le centre de transfert communal de Gbégamey est sous le contrôle de Sosthène Bleme, le responsable du centre.
Lire : SGDS-GN : les missions du nouveau DG Gilles Amoussou
Ce dernier renseigne que « les camions remplis de déchets sont pesés à leur entrée, sur le pont bascule, pour l’obtention de leur poids brut. Ils continuent ensuite leur cheminement jusqu’aux caissons de 30 mètres cubes dans lesquels ils déversent les déchets. Avant de sortir du centre, le poids taré, c’est-à-dire le poids du camion avec le caisson vide, est pris. »
La pesée est subordonnée à un bon de transfert qui accompagne toujours le caisson du point de regroupement dont il provient. Ce bon de transfert contient des informations comme le nom de la PME et sa zone de travail. Le système de pesage facilite l’évaluation de la quantité de déchets ramassée par chaque PME et par ricochet, le paiement de cette dernière par la SGDS-GN.
Destination finale, le CET
Des centres de transfert communaux, les déchets rejoignent leur destination finale. Il s’agit des centres d’enfouissement technique (CET). Ils sont au nombre de deux : l’un est situé à Ouèssè et le second à Takon dans la commune de Sakété. Nolasque Acakpo est le représentant de la SGDS-GN au centre d’enfouissement technique de Takon. Il nous parle des formalités que doivent remplir les camions avant d’atteindre la décharge. « Les conducteurs fournissent leur autorisation de déversement à l’agent de sécurité qui fait sa vérification. Le camion évolue ensuite vers le pont bascule où l’opérateur qui est avec le conducteur de camion remet l’autorisation de déversement au responsable pesée. C’est ce dernier qui permet au camion d’aller décharger ses déchets. »
A la décharge, le responsable trafic, chargé des activités de traitement des déchets sur la décharge étale ces derniers à l’aide d’une machine roulante. Selon les explications de Nolasque Acakpo, les déchets sont déversés dans des casiers qui servent de base à la structure d’enfouissement. Jérémie Akodo explique que les déchets sont déversés et traités en hauteur. « Envoyer l’exploitation en hauteur nous permet de traiter les déchets sur une hauteur de deux mètres. Mais pour y accéder, nous avons réalisé une rampe d’accès. »
Lire aussi : Bénin : 550 tricycles offerts au profit de la pré-collecte des déchets solides ménagers
La latérite est ensuite disposée sur les déchets afin d’éviter leur décomposition à long terme. Jérémie Akodo affirme qu’ « enfouir les déchets revient à les étaler, les compacter et enfin les recouvrir ». Les déchets déjà enfouis sont actuellement à 12 mètres d’altitude du sol et sont suffisamment loin des habitations environnantes. De la pré-collecte au transport des ordures vers les points de déchetteries, leur transfert dans les centres de déchetterie communale et leur arrivée au centre d’enfouissement technique, certaines étapes de la gestion des déchets sont encore à leur phase embryonnaire. Il s’agit notamment du tri, du recyclage, de la valorisation des déchets et de leur élimination par incinérateur. La SGDS-GN œuvre donc à leur dynamisation.
Ornella Gbégnon