La ville de Maputo a récemment formé ses agents communaux à l’interprétation des données sur la qualité de l’air, grâce à une formation intensive d’un mois à Barcelone, en Espagne. Cette initiative vise à renforcer la lutte contre la pollution atmosphérique au Mozambique.
Cette coopération décentralisée entre Barcelone et Maputo s’inscrit dans une dynamique de collaboration étroite dans divers domaines, notamment la protection de l’environnement et l’action climatique. Les deux villes s’engagent à atteindre les 17 objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030. Dans ce cadre, les agents communaux de Maputo ont bénéficié de l’expertise catalane en matière de lutte contre la pollution atmosphérique.
Au cours de cette formation, les agents ont acquis des compétences essentielles pour interpréter les données sur la qualité de l’air, en comprenant le processus de calibration des équipements et l’analyse en temps réel des particules toxiques (PM10 et PM2,5). Ces connaissances leur permettront de mieux limiter l’impact de la pollution sur la santé et l’environnement dans les centres urbains du Mozambique, qui sont de plus en plus affectés par les émissions des véhicules et les fumées de cuisson.
Cofinancée par l’Union européenne (UE) et l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID), cette formation intervient à un moment crucial. En effet, le Mozambique a récemment installé onze stations de mesure de la qualité de l’air, dont dix fixes et une mobile. Les compétences des agents formés à Barcelone seront également mises à profit pour étendre ce réseau à 50 stations dans les provinces de Sofala, Tete et Nampula.
Extension du réseau de surveillance de la qualité de l’air
L’objectif est d’augmenter le volume et la qualité des données recueillies, indispensables à la recherche scientifique et à la prise de décisions éclairées, comme le souligne la Convention des maires pour l’Afrique subsaharienne (CoM SSA), qui soutient cette initiative.
Bien que le Mozambique ne figure pas parmi les pays les plus pollués, à la différence du Tchad, de la République centrafricaine, du Niger, du Burkina Faso et de la Somalie, Maputo reste vigilant. La ville souhaite prévenir les problèmes de nutrition et de reproduction chez la faune, ainsi que les maladies humaines telles que les irritations oculaires, les écoulements nasaux, l’asthme et le cancer du poumon, causés par une mauvaise qualité de l’air en milieu urbain.
Roméo Agonmadami