Les résultats de la dixième vague de la phase 4 de la plateforme de recherche PMA-Burkina Faso ont été dévoilés lors d’un atelier de dissémination organisé par l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) le mardi 30 juillet 2024. L’atelier a mis en lumière un recul notable du taux de prévalence contraceptive moderne parmi les femmes en union, une tendance préoccupante après plusieurs années de progression.
Cette enquête, menée de décembre 2023 à février 2024, a couvert 5 695 ménages et 6 590 femmes âgées de 15 à 49 ans. Les résultats révèlent que le taux de prévalence contraceptive moderne a chuté à 28%, contre 32% lors de la neuvième vague, réalisée de décembre 2021 à février 2022. Cette diminution de 4% sur deux ans est également marquée par une baisse des utilisatrices de méthodes contraceptives modernes à longue durée d’action, passant de 14% à 12%.
En parallèle, les ruptures de stocks d’implants et d’injectables ont augmenté dans les sites de prestation de santé publics entre février 2022 et février 2024, tandis que celles des dispositifs intra-utérins (DIU) ont diminué. Les ruptures de stocks de pilules et de préservatifs masculins sont restées stables. Malgré ces défis, les besoins non satisfaits en planification familiale ont nettement diminué, passant de 32% en 2014 à 16% en février 2024, marquant une avancée notable.
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Dr Georges Guiella, vice-président de l’ISSP, a expliqué que cette baisse de la prévalence des méthodes contraceptives est attribuable à divers facteurs, notamment la situation sécuritaire et socioculturelle. Toutefois, il a souligné que le taux actuel reste parmi les meilleurs en Afrique de l’Ouest, reflétant une résilience dans les efforts continus sur le terrain. Il a également insisté sur la nécessité d’améliorer le counseling, puisque seulement 42% des femmes ayant reçu une méthode contraceptive ont bénéficié d’un counseling complet.
Les autorités conscientes, prennent des mesures…
Présente à l’atelier, Dr Adjamil Barry, chargée de mission et représentante du ministre de la Santé a affirmé que ces recherches sont essentielles pour l’État burkinabé. Selon elle, ces recherches permettent de surveiller annuellement la santé des populations, en particulier celle des femmes, des mères et des enfants. Malgré la baisse du taux de prévalence des méthodes contraceptives, les autorités sont conscientes de la situation et ont déjà pris des mesures, telles que l’acquisition de cliniques mobiles pour atteindre les populations défavorisées et les déplacés internes. Elle a exprimé l’espoir que cela permettra d’améliorer l’offre de soins et de retrouver le niveau d’excellence précédemment atteint.
Depuis 2014, l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) de l’Université Joseph Ki-Zerbo, en partenariat avec l’Institut Bill & Melinda Gates pour la Population et la Santé de la Reproduction, mène des enquêtes innovantes à travers la plateforme « Performance Monitoring and Accountability » (PMA2020). Utilisant la technologie mobile pour des enquêtes rapides et économiques, PMA2020 a facilité le suivi des indicateurs de santé de la reproduction dans plusieurs pays d’Afrique et d’Asie, contribuant ainsi à l’amélioration continue des politiques de santé.