Alors que la planète célébrait la Journée mondiale de la santé mentale le 10 octobre 2025, un chiffre fait froid dans le dos : l’Afrique ne compte que 2 à 4 professionnels de santé mentale pour 100 000 habitants, selon l’OMS. Un niveau plus de trois fois inférieur à la moyenne mondiale, estimée à 13,5. Dans un contexte de crises humanitaires, de conflits et d’urgences sanitaires récurrentes, cette pénurie de soignants devient un drame silencieux. Le thème choisi cette année « Accès aux services : santé mentale lors de catastrophes et d’urgences » résonne comme un cri d’alerte. « Personne ne doit être laissé pour compte », insiste l’OMS, appelant à une mobilisation mondiale pour combler les inégalités d’accès aux soins psychiques.
L’écart est considérable entre les continents. En Europe, on compte plus de 80 professionnels pour 100 000 habitants, soit six fois plus que la moyenne mondiale. Les Amériques (22) et le Pacifique occidental (14) s’en sortent mieux, grâce à des investissements constants et une meilleure reconnaissance de la santé mentale comme enjeu public majeur. Mais en Afrique et en Asie du Sud-Est, la situation est dramatique. Manque de formation, fuite des talents, infrastructures défaillantes… autant de freins qui condamnent des millions de personnes à vivre sans accompagnement psychologique.
Face à cette crise mondiale, l’Organisation mondiale de la santé exhorte les gouvernements à former davantage de spécialistes, à intégrer la santé mentale dans les soins primaires et à lutter contre la stigmatisation. L’enjeu n’est pas seulement médical, mais aussi social : sans prise en charge, la détresse psychologique alimente la pauvreté, la violence et le suicide, déjà en hausse dans plusieurs pays africains.
