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La surconsommation de la mangue, une source d’hyperglycémie

Titulaire d’un Master en sciences agronomiques, Wilfried Tossou est agro-nutritionniste et coordonnateur de l’ONG Nutrition for life. Il a accordé une interview à Miodjou sur les risques liés à la surconsommation de la mangue.

C’est la saison des mangues au Bénin. Plusieurs variétés existent sur le marché béninois : mangues locales, camerounaises et greffées. Ou encore le keitt, le kent et le gouverneur ou l’amelie dont la production est intense au Bénin. Aussi diversifiées qu’elles soient, les mangues sont toutes comestibles et renferment chacune, des valeurs nutritionnelles propres.

« Toutes les mangues sont comestibles et chaque consommateur fait son choix en fonction de ses préférences. Il n’y a pas d’interdiction du moment où l’aliment est sain et propre à la consommation humaine », rassure Wilfried Tossou. De même, la mangue est une source de bêta-carotène et de vitamine C. Elle possède un pouvoir antioxydant qui permet de lutter contre les dommages radicaux libres. Il peut aider à prévenir certains types de cancers, réduire le risque de maladie cardiovasculaire et d’autres maladies chroniques.

Cependant, ces préférences ne devraient pas conduire à l’excès. Car, au-delà des bienfaits que la mangue peut procurer à l’organisme, il peut aussi faire obstruction à son bon fonctionnement si elle est consommée à outrance. Selon le coordonnateur de l’ONG Nutrition for life, la mangue locale a une forte dose de fibre. Sa consommation démesurée pourrait conduire à des troubles intestinaux, à une indigestion et même à la diarrhée.

Wilfried Tossou, agro-nutritionniste et coordonnateur de l’ONG Nutrition for life

« La mangue locale que nous avons l’habitude de trouver sur le marché est très fibreuse. Donc, l’excès pourrait conduire à des troubles intestinaux, à une indigestion et même à de la diarrhée. Si la mangue a une charge glycémique faible, elle pourrait devenir problématique en cas de surconsommation parce que la charge glycémique d’un aliment augmente au fur et à mesure que la quantité consommée augmente », a-t-il renchéri.

Des risques d’hyperglycémie et de diabète

A en croire l’agro nutritionniste, « l’augmentation de la charge glycémique pourrait conduire sur le long terme à une hyperglycémie ou favoriser le diabète ». Néanmoins, il existe des solutions palliatives. A cet effet, il recommande la consommation de deux mangues par jour. Il ne s’agit ici que d’une simple recommandation. Car en fait, tout dépend de l’état de santé de chacun. « Une personne qui souffre déjà d’hyperglycémie devrait faire plus attention que quelqu’un qui ne l’a pas », conseille-t-il.

Cependant, il ne faut pas exagérer. Encore que la mangue n’est pas le seul fruit qui suinte actuellement sur le marché. La variation et la diversification des fruits consommés s’avèrent l’option la plus judicieuse pour l’équilibre de la balance alimentaire. Ce n’est qu’ainsi qu’on puisse apporter à l’organisme, beaucoup plus de micronutriments et les éléments sine qua non dont il a besoin.

Hormis cela, il y a l’aspect hygiène qui ne peut être négligé. À cet effet, le spécialiste recommande de « laver la mangue avant de la consommer d’autant plus que la peau même est comestible et renferme plus d’antioxydants ». Ceci relève d’une obligation et ne devrait plus être un fait extraordinaire surtout pour les enfants.

« Déjà que la mangue est sale et à l’air libre, on ne sait pas combien de mouche s’y sont posés. On ne sait pas tout le processus qu’a suivi la mangue depuis le champ jusqu’au marché. Alors, ne pas la laver avant d’en consommer est une erreur que même des enfants n’oseraient plus essayer », a-t-il prévenu.

Ignace Tossou

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