Des études menées par des chercheurs d’un Institut de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affilié à d’autres institutions, ont permis de développer un algorithme basé sur des marqueurs pour prédire les futurs cas de cancer du poumon. Les résultats de leurs recherches ont été publiés le jeudi 1er juin 2023.
Des biomarqueurs sanguins pourraient améliorer la détection précoce du cancer du poumon. C’est du moins ce qui ressort de nouvelles recherches du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Publié jeudi dans des articles distincts dans Nature Communications et dans le Journal of the National Cancer Institute, ces résultats vont permettre d’insuffler une nouvelle dynamique dans la détection précoce du cancer du poumon. Un cancer qui, en effet, constitue la cause la plus fréquente de décès par cancer dans le monde.
Selon Dre Hilary Robbins, scientifique au sein de la branche épidémiologie génomique du CIRC et co-directrice des études, le dépistage du cancer peut sauver des vies, mais les avantages doivent être mis en balance avec les inconvénients. De ce fait, « les biomarqueurs sanguins présentent un fort potentiel pour mieux identifier les personnes qui développeront un cancer du poumon à l’avenir. Ce qui permettra de cibler le dépistage » a-t-il déclaré.
Dépistage par tomodensitométrie
Le dépistage par tomodensitométrie à faible dose est une procédure d’utilisation d’appareil à rayons X émettant une faible dose de radiation pour visualiser des zones à l’intérieur du corps. Il permet de diagnostiquer une maladie à un stade précoce afin de proposer aux patients un traitement à visée curative. Mais selon l’Organisation mondiale de la santé, il urge de trouver des stratégies plus efficaces et rapides en vue d’identifier et d’atteindre les personnes les plus susceptibles de bénéficier du dépistage. A cet effet, deux études fondamentales ont été menées. Lesquelles ont utilisé les données protéomiques de six études prospectives de cohorte de population participant au Lung Cancer Cohort Consortium (LC3).
La première a consisté à mesurer jusqu’à 1.200 protéines dans des échantillons prélevés sur 731 personnes ayant des antécédents de tabagisme et chez qui un cancer du poumon a été diagnostiqué dans les trois ans suivant le prélèvement sanguin. Pour Mme Hana Zahed, doctorante dans la branche de l’épidémiologie génomique du CIRC et l’un des principaux auteurs de l’étude, « cela a permis d’identifier 36 marqueurs protéiques qui sont solidement associés au risque de développer un cancer du poumon ». Ces biomarqueurs, ajoute a-t-elle, peuvent être utilisés pour identifier les personnes qui bénéficieraient d’un dépistage du cancer du poumon par tomodensitométrie à faible dose.
Selon ONU infos, la seconde étude a consisté à utiliser les données LC3 pour développer et valider un algorithme de prédiction du risque basé sur les protéines. Menée par Dr Xiaoshuang Feng, chercheur postdoctoral au sein du service d’épidémiologie génomique du CIRC, elle a été très « prometteuse » à en croire Dr Mattias Johansson, scientifique à la branche épidémiologie génomique du CIRC et co-directeur des études. Car, « nous avançons maintenant rapidement vers le développement et l’évaluation d’un test utilisable dans la pratique », s’est-il réjoui.
Ces différentes études revêtent une importance capitale en ce sens qu’elles permettront d’ores-et-déjà, d’améliorer la détection précoce afin de réduire le nombre de décès dus au cancer du poumon, a précisé le CIRC.
Ignace Tossou