Le Bénin et la Banque Africaine de Développement (BAD) ont officiellement lancé, le 15 mai 2024 à Cotonou, un projet ambitieux visant à dynamiser le secteur de la pêche et de l’aquaculture. Intitulé « Projet de promotion de l’aquaculture durable et de la compétitivité des chaînes de valeur de la pêche », ce programme entend renforcer la sécurité alimentaire et stimuler l’économie locale.
Gaston Cossi Dossouhoui, ministre béninois de l’Agriculture, de l’Élevage et des Pêches, a exprimé sa satisfaction face à cette initiative tant attendue par la communauté de la pêche. Selon lui, ce projet répond aux besoins des nombreux professionnels du secteur, longtemps négligés, et permettra d’exploiter pleinement le potentiel de la pêche et de l’aquaculture, grâce à un nouvel élan politique.
Historiquement sous-exploité depuis l’indépendance du Bénin, ce secteur représente pourtant une part importante de la population active (environ 15 %) et contribue à hauteur de 8 % au PIB agricole national. La production actuelle ne couvre que 40 % des besoins nationaux en produits halieutiques, entraînant une forte dépendance aux importations.
Pour inverser cette tendance, le gouvernement béninois a décidé en 2016 de faire de la pêche et de l’aquaculture un moteur de croissance économique. Diverses interventions de partenaires au développement et initiatives privées ont déjà apporté des améliorations, mais ce nouveau projet, doté d’un budget de 24,6 milliards de francs CFA, ambitionne de franchir un cap supplémentaire. Il prévoit sur cinq ans de promouvoir une aquaculture compétitive et résiliente face aux changements climatiques, notamment par l’installation de cages flottantes et de villages aquacoles.
Pour le développement socio-économique
En plus de ces infrastructures, le projet vise à renforcer les chaînes de valeur commerciales et à améliorer la gouvernance des pêcheries continentales et maritimes. Les entreprises aquacoles bénéficieront d’un soutien pour moderniser leurs outils de production, avec pour objectif la production annuelle de 65 millions d’alevins et 30 000 tonnes d’aliments pour poissons.
Le ministre Dossouhoui a remercié la BAD et le Fonds mondial pour l’environnement pour leur soutien continu, soulignant l’importance de la coopération entre les bénéficiaires et le projet pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
De son côté, le responsable pays de la BAD au Bénin a salué la rapidité avec laquelle la lettre d’accord a été signée en décembre 2023, peu après l’approbation du projet par le Conseil d’administration de la Banque. Robert Masumbuko a encouragé l’équipe du projet à une mise en œuvre diligente, affirmant l’engagement de la BAD pour le succès de cette initiative clé pour le développement socio-économique du Bénin.
Roméo Agonmadami