En prélude à la journée mondiale zéro discrimination, le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) a tenu ce lundi 27 février 2023, un webinaire sur la discrimination et la stigmatisation liées au VIH.
Selon le rapport du Partenariat mondial pour l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH présenté par Christian Tshimbalanga, Expert et consultant en droits humains à l’Onusida, la stigmatisation et la discrimination entravent la réponse au VIH. Ce qui limite non seulement les services de prévention, de dépistage, de traitement et d’observance mais également les services de santé sexuelle et reproductive plus larges et les services relatifs à la tuberculose et toutes autres maladies.
Ce document qui vise à atteindre les objectifs des facteurs/catalyseurs sociétaux de la stratégie mondiale de lutte contre le Sida 2021-2026 et assurer la redevabilité de la déclaration politique sur le VIH/Sida de 2021 mentionne que « moins de la moitié des travailleuses du sexe ont déclaré avoir pu accéder à au moins deux services de prévention du VIH au cours des trois derniers mois dans 16 des 30 pays ayant fourni des informations ces dernières années ». Aussi, 10% et 40% des homosexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes retardent ou évitent les soins de santé par crainte de la stigmatisation, selon des enquêtes menées en Afrique subsaharienne.
Les engagements des pays membres du partenariat
Au total, 33 pays se sont engagés pour l’élimination de la stigmatisation et la discrimination liées au VIH. Lors de leur adhésion, ils ont décidé d’établir des partenariats avec les organisations de la société civile, les personnes laissées pour compte, les Nations Unies et les donateurs afin d’identifier les lacunes des politiques et des programmes, de concevoir et de mettre en œuvre des interventions fondées sur des données probantes et de suivre les progrès réalisés dans l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH.
Ces pays ont pris la résolution d’évaluer l’état actuel de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIHpour identifier et mettre en œuvre des programmes visant à éliminer les obstacles aux services. Aussi, ont-ils pris des mesures pour l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH sur 5 ans. Pour finir, ils allouent des ressourcespour soutenir la mise en œuvre, le suivi et le compte rendu des interventions visant à éliminer la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.
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Grâce à la synergie des différents acteurs impliqués, l’impact sur le terrain pour l’atteinte des objectifs 10-10-10 s’est matérialisé. On note moins de 10% des PVVIH et des PK victimes de stigmatisation et de discrimination liées au VIH, moins de 10% des femmes et des filles et des personnes vivant avec le VIH victimes d’inégalités entre les sexes et de violence, moins de 10% des pays disposent des lois et des politiques punitives. Pour ce dernier objectif, des organisations de la société civile en font leur combat.
L’ONG Alliance Côte d’Ivoire s’illustre
L’ONG Alliance Côte d’Ivoire vise à donner une réponse communautaire pérenne aux besoins des populations en matière de santé et de développement durable. Pour Goba Michèle, cheffe du service droits humains à l’ONG Alliance Côte d’Ivoire, la structure qu’elle dirige a entre autres pour mission de lutter contre le VIH/Sida, les autres maladies prioritaires et les maladies émergentes et réémergentes, de promouvoir la santé y compris en situation humanitaire et en situation de sortie de crise et de protéger les droits humains liés à la santé. Aussi, fait-elle la promotion du genre et de la gestion responsable de l’environnement.
Avec pour principales cibles les transgenres, les usagers de drogue, les survivants de violences basées sur le genre, des patients atteints de tuberculose, l’ONG Alliance Côte d’Ivoire contribue au processus de réforme de la loi sur la drogue, à l’opérationnalisation du dispositif de l’observatoire communautaire de la santé, la synergie des interventions avec les parties prenantes et la sensibilisation sur le changement de perception.
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Mais l’Alliance est confrontée à des difficultés d’ordre sociologique, environnemental et financier. Néanmoins, à en croire la cheffe du service des droits humains, des défis restent à relever, notamment concernant l’intensification des plaidoyers sur les réformes légales et les politiques, le renforcement de l’éducation juridique des populations, etc.
Roméo Agonmadami