Le réseau d’eau potable qui approvisionne Nouakchott rencontrerait des difficultés dans le traitement de l’eau brute. Face à cette situation, le gouvernement de la République islamique de Mauritanie annonce différentes mesures, notamment l’augmentation des capacités de traitement de l’eau.
Depuis le début du mois d’août, plusieurs grands quartiers de Nouakchott sont confrontés à une crise croissante d’eau potable. D’après les informations, la situation découle de l’incapacité, depuis plusieurs semaines, du réseau mis en place dans le cadre du Projet d’adduction d’eau potable (AEP) de Nouakchott à partir du Fleuve Sénégal (Aftout Essahili), à assurer le traitement de l’eau brute. Conséquence, les populations ont soif.
« Les quartiers les plus touchés sont notamment ceux situés en périphérie de la ville, où les habitants démunis sont confrontés à une situation critique de manque d’eau en cette période de chaleur intense », indique l’Alliance pour la justice et la démocratie et le Mouvement pour la rénovation (AJD/MR).
Des risques croissants de contracter des maladies
Cet état de choses entrave la survie des populations avec des conséquences néfastes telles que les pertes de mémoire, la fatigue ou encore les problèmes de digestion. Par ailleurs, ces pénuries prolongées d’eau potable devenues une norme à Nouakchott, impacteront également l’assainissement, accélérant ainsi la prolifération des maladies d’origine hydriques telles que le choléra, le paludisme, le saturnisme ou encore les diarrhées.
Bah Vall Mahfoudh, directeur adjoint de la Société nationale de l’eau (SNDE), a tenté de dissuader la population qui, dépassée, en appelle à la responsabilité des autorités. Selon lui, le nœud gordien de la situation réside dans la difficulté à traiter l’eau du fleuve Sénégal. Ce qui se justifie par le fait qu’elle soit devenue boueuse. Or, le projet Aftout Essahili, financé à hauteur de 41 millions de dollars par le Fonds africain de développement (FAD) repose sur l’exploitation de ce cours d’eau pour satisfaire les besoins en eau potable des habitants de la capitale mauritanienne jusqu’en 2030.
« Distribution alternée par quartier »
Aux côtés des populations, la société civile dénonce une crise de trop et appelle le gouvernement mauritanien à prendre des mesures urgentes et adéquates pour pallier les pénuries. Lesquelles doivent forcément passer par des politiques ambitieuses en vue de garantir de façon permanente, l’accès à l’eau potable pour l’ensemble de la population. Dans cette veine, le gouvernement du pays répond que « des solutions sont envisagées ». Parmi elles, l’augmentation des capacités de traitement de l’eau à Nouakchott et la diversification des sources d’approvisionnement en eau à l’instar du dessalement de l’eau de mer.
Conscient de l’urgence et de la quintessence de la situation, la SNDE a mis en place des solutions temporaires. « Nous avons commencé par faire une distribution alternée par quartier qui a permis pour certains quartiers d’avoir de l’eau pendant quelques jours. Il y a aussi eu une flotte de citerne qui a été mobilisée pour secourir les quartiers périphériques », fait remarquer la société d’État.
Ignace Tossou