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Bénin : état des lieux de la santé infantile, la vaccination et la nutrition

L’atelier de restitution du premier forum régional des médias sur la santé infantile, la vaccination et la nutrition qui s’est tenu le 22 décembre 2023 à Cotonou a permis au REMAPSEN de faire une restitution des travaux de Lomé. Les représentants ont mis en lumière les défis actuels en matière de santé infantile, de vaccination et de nutrition, tout en soulignant l’importance cruciale des médias dans la sensibilisation et la promotion des bonnes pratiques en Afrique.

Le 1er forum régional des médias sur la santé infantile, la vaccination et la nutrition au Togo a été marqué par la participation active de la Coordination du REMAPSEN Bénin. Sous le thème captivant de « Rôles et responsabilités des médias dans la promotion de la santé et de la nutrition en Afrique », cet événement a servi de plateforme pour la discussion autour des enjeux majeurs affectant la santé des enfants dans la région.

Au cours de l’atelier, Michaël Tchokpodo, coordonnateur national du REMAPSEN, a exprimé l’engagement fort des membres du réseau à soutenir et à accompagner les actions de l’UNICEF au Bénin. Il a souligné la volonté du REMAPSEN à contribuer activement à la réalisation de l’objectif commun : assurer une « enfance heureuse et épanouie » dans le pays.

Au cours de cet atelier de restitution, trois experts de l’Unicef ont entretenu les journalistes sur l’état des lieux au Bénin relatif à la santé infantile, la vaccination et la nutrition. Parmi eux, Nicole Paqui a développé le rôle de l’UNICEF dans l’amélioration de la santé maternelle et infantile au Bénin. Soulignant le premier axe d’action comme le renforcement du système de santé, elle a mis en avant le soutien de l’UNICEF à la budgétisation, à la planification et à la coordination des projets de santé. L’Organisation intervient également selon elle, dans l’amélioration de la qualité des services de santé, mettant l’accent sur trois départements initialement tels que l’Alibori, le Borgou et le Zou et élargissant son programme à deux autres en 2021 que sont l’Atacora et la Donga.

Stagnation de la couverture vaccinale

Un accent particulier est mis sur la démarche qualité, visant à fournir des soins optimaux pour la mère et le nouveau-né afin de réduire la mortalité néonatale. Le deuxième axe concerne l’opérationnalisation de la politique de santé communautaire, avec un soutien aux relais communautaires et aux agents de santé qualifiés dans 18 communes. L’Unicef espère ainsi changer les tendances des indicateurs présentés. Une attention est portée aux adolescents, avec des actions visant à fournir des compétences et des informations sur la gestion de l’hygiène menstruelle, la prévention du VIH et de l’anémie. Enfin, l’Unicef se concentre sur la prévention et la réponse aux urgences, en particulier dans les départements du Nord, en pré-positionnant des intrants et en renforçant les capacités des acteurs pour la prise en charge des personnes déplacées.

Amany Faustin Yao, expert de l’Unicef, a souligné le rôle crucial de la vaccination dans les efforts de l’Organisation pour défendre les droits des enfants au Bénin. Il a reconnu des progrès depuis le lancement du programme de vaccination en 1982, qui s’est étendu de 6 à 14 vaccins, couvrant 13 maladies. Cependant, des défis persistent, avec 43% des enfants ne recevant pas leur dose de vaccination selon une enquête récente. « La couverture vaccinale stagne, avec moins de 70% pour la troisième dose, et un nombre croissant d’enfants ne recevant aucune dose« , a-t-il souligné.

L’Unicef intervient significativement dans la logistique et la communication, assurant le transport des vaccins, équipant les centres de santé en frigos, et facilitant la prestation de services. La communication implique désormais les communautés, utilisant des relais communautaires pour vérifier le statut vaccinal des enfants et diriger les non-vaccinés vers les centres de santé. L’Unicef envisage également d’impliquer les adolescents et les jeunes comme acteurs de changement pour sensibiliser les parents à l’importance de la vaccination, soulignant l’implication cruciale des médias et des journalistes dans cette démarche.

« Fenêtre d’opportunité de 1000 jours »

Bonaventure Muhimfura, un autre expert de l’Unicef, a mis en lumière les efforts du Bénin pour améliorer les indicateurs de santé et de nutrition. Malgré des avancées, notamment dans l’allaitement exclusif, Muhimfura s’est inquiété d’une régression préoccupante dans l’indicateur du retard de croissance, touchant 2 enfants sur 5.  « Des défis persistent dans la nutrition des enfants, avec seulement 1 enfant sur 10 recevant un régime alimentaire acceptable », reconnaît-il.

Muhimfura a souligné l’importance du droit de l’enfant à une nutrition adéquate et a plaidé en faveur d’interventions visant à garantir que tous les enfants bénéficient d’une alimentation complète pour une croissance normale. Il a évoqué l’approche de l’Unicef axée sur la « fenêtre d’opportunité de 1000 jours », couvrant la période de la grossesse jusqu’à ce que l’enfant atteigne deux ans, soulignant l’importance du suivi continu pour assurer la croissance et le développement sains de l’enfant. Les causes du retard de croissance vont au-delà de la santé, incluant des facteurs culturels, de sécurité alimentaire et économique, et l’Unicef intervient dans ces domaines pour améliorer le statut nutritionnel des enfants.

Roméo Agonmadami

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