Accueil A la une Interdiction de la chicha : la LISTAB félicite le gouvernement malien (Communiqué)

Interdiction de la chicha : la LISTAB félicite le gouvernement malien (Communiqué)

Dans le cadre de la lutte contre le tabagisme en Afrique, le gouvernement de la République du Mali vient de prendre une très importante décision en interdisant l’importation, la distribution, la vente et l’usage de la chicha dans tout le pays.

Selon l’arrêté, « toute personne qui se rend coupable de la production ou l’importation de la chicha ou tout autre appareil similaire, est punie d’un emprisonnement de 1 à 10 jours et d’une amende de 300 à 18 000 francs F CFA.» Et que toute personne reconnue « coupable de la commercialisation de la chicha ou tout autre appareil est punie d’une amende de 300 à 10 000 francs CFA ». De même, que tout individu qui se rend coupable de l’usage de la chicha ou tout autre appareil est puni d’un emprisonnement de 1 à 10 jours et d’une amende de 300 à 10 000 francs CFA.

Cette décision va dans sens du respect de la Convention Cadre de la Lutte Contre le Tabac de l’OMS CCLAT, que les pays qui l’ont ratifié sont tenus de respecter.

Nous tenons publiquement et solennellement à féliciter les autorités maliennes pour cette décision de hautes portées qui va dans le sens de la préservation de la santé des populations maliennes et africaines. Nous savons tous que la jeunesse africaine est fortement menacée par l’industrie du tabac et ses produits meurtriers.

Il  y a quelques jours, nous avons interpellé le gouvernement du Sénégal pour lui rappeler que, malgré d’énormes efforts consentis et des résultats obtenus grâce à l’engagement des véritables acteurs, la lutte contre le tabagisme continue de rencontrer des obstacles du fait tout simplement de la situation incompréhensible à laquelle la lutte contre le tabac est confrontée dans notre pays.

Nous lui rappelions que certains textes règlementaires qui doivent régir et renforcer les dispositions juridiques et complémentaires de la loi contre le tabac manquent d’être concrétisés sans que personne ne puisse nous fournir des explications sur les points suivants :

Le décret sur les débits de tabac

Depuis trois longues années, nous courrons derrière le projet de décret relatif aux modalités, conditions de retrait et de délivrance de l’autorisation d’ouverture et de fermeture d’un débit de tabac qui est dans le circuit administratif entre le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale MSAS et le Secrétariat Général du Gouvernement.

L’arrêté sur la chicha

De même, l’arrêté portant interdiction de l’importation, de la distribution, de la vente et de l’usage de la Chicha ou narguilé déjà signé par les Ministres de la Santé et celui du Commerce depuis plus de trois ans attend nous dit-on juste une numérotation pour entrer en vigueur.

400 bars à chicha à Dakar

Retenez : plus de 400 bars à chicha sont enregistrés à Dakar. Un moyen qui pousse les jeunes âgés entre 10 et 18 ans de s’adonner au vapotage au vu et au su de tous.

Nous attirons l’attention du Président Macky Sall , et de la nouvelle Ministre de la Santé Docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye sur la situation de non-application de la loi Anti-Tabac du Sénégal votée depuis le 14 Mars 2014.

La situation de la lutte contre le tabac au Sénégal mérite un traitement urgent et direct du Chef de l’État, et nous profitons de cette tribune pour solliciter  publiquement l’intervention du Président Macky Sall.

Coût annuel du tabagisme au Sénégal

Au Sénégal, le coût annuel du tabagisme est estimé à près de 122 milliards de FCFA, dont 74 milliards rien que pour les dépenses de soins de santé liés au tabagisme (coûts directs).

Les ménages supportent 71 milliards des coûts par an et l’Etat dépense 51 milliards pour le traitement des patients souffrant des maladies liées à la consommation des produits du tabac.

Les pertes de revenus dues à l’absentéisme des patients et leurs accompagnants au travail et celles liées au décès des patients avant la retraite s’élèvent à 48 milliards de FCFA.

Le traitement des maladies non transmissibles imputables à la consommation des produits du tabac absorbe 17% du budget que le Sénégal alloue annuellement au secteur de la santé.

Et les dépenses directes sont de 74 milliards de FCFA, se répartissant entre les dépenses directes médicales (69 milliards de FCFA) et celles non médicales (5 milliards de FCFA).

Au Sénégal, les jeunes et les enfants sont encore très exposés au tabac

La preuve est l’enquête du GYTS. Environ 13 % des jeunes sénégalais sont exposés au tabagisme secondaire chez eux, et plus de 25 % à l’intérieur des lieux publics.

Une enquête épidémiologique des autorités sanitaires nationales montre que l’âge d’initiation au tabagisme est tombé à 7 ans, contre 10 ans en 2013.

Nous alertons encore une fois sur les risques que la présence du tabac fait peser sur nos pays, nos économies, nos populations dont les franges les plus ciblées sont les femmes, les jeunes et surtout les enfants qui sont particulièrement fragiles et sensibles aux produits du tabac.

En Afrique, les enfants sont aussi exposés que les adultes au tabagisme sinon plus, et ils ne disposent d’aucune protection.

Si des mesures immédiates ne sont pas prises, nos populations subiront l’aggravation de maladies liées au tabac comme la tuberculose, et certaines maladies non transmissibles (MNT) (comme le cancer, les maladies cardiovasculaires, respiratoires et le diabète).

Amadou Moustapha GAYE
Président de la Ligue Sénégalaise Contre le Tabac LISTAB

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