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Les enjeux de la COP27

Du 7 au 18 novembre 2022, se tiendra à Charm el-Cheikh en Egypte, la 27è édition de Conférence des Parties. Un événement qui regroupe les pays du monde entier, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Objectif : accélérer la lutte contre le changement climatique.

La Conférence des Parties (COP) vise la création d’un système mondial de taxe sur le carbone, la fin de la dépendance au charbon, l’élimination progressive des combustibles fossiles et la fin des investissements dans l’économie grise ou brune. Depuis 1995, ces grand-messes regroupent autour d’elles approximativement 30.000 participants à chaque fois. Parmi eux, les pays ayant ratifié la Convention de Rio, la société civile (les entreprises, les ONG, les scientifiques, les collectivités territoriales, les populations autochtones, les syndicats) et les médias du monde entier.

La dernière (COP 26) a eu lieu du 31 octobre au 12 novembre 2021 à Glasgow en Ecosse. Ces assises ont réuni les pays signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Après deux semaines de négociations, 197 pays ont signé ce qu’il convient d’appeler le Pacte de Glasgow, constitué de deux principaux accords pour lutter contre le réchauffement. Il s’agit d’une série d’engagements non contraignants visant à réduire les émissions mondiales de CO2 de 45 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2010.

Trois principales mesures en ressortent. Premièrement, la réduction progressive de l’utilisation du charbon « non traité » et la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles. Ensuite, la nécessité d’aider financièrement les pays en développement à faire face aux conséquences du dérèglement climatique. En 2009, les pays développés se sont engagés à verser chaque année 100 milliards de dollars aux pays vulnérables jusqu’en 2025. Mais cet engagement n’a pas été tenu. De ce fait, les Parties ont instauré un « dialogue » annuel jusqu’en 2024 pour « discuter des modalités pour le financement des activités. » Il s’agit enfin de la mise à jour des contributions déterminées au niveau national (CDN) tous les cinq ans. L’objectif est de renforcer le niveau d’ambition des objectifs de chaque pays à réduire leurs émissions de GES.

Lire : Les systèmes naturels et humains exposés à des risques accrus à partir de 2040 (Rapport)

Avant cela, il y avait le “Paris Rulebook” qui, six ans après la signature de l’Accord de Paris lors de la COP 21, les États sont parvenus à finaliser les trois articles manquants du Règlement de Paris (ou du « Paris Rulebook »). Ces articles concernent la régulation du marché mondial de compensation carbone grâce aux crédits carbone ; la définition de délais communs pour la mise en œuvre des CDN au niveau national ; et la signature de transparence sur les engagements et le suivi.

Quels sont les enjeux de la COP 27 ?

Bien partie pour être décisive, la COP 26 n’a pas totalement répondu aux attentes des uns et des autres. Malgré quelques avancées, les engagements pris tout au long de la conférence sont jugés insuffisants pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Plusieurs exemples l’illustrent, notamment le refus de l’Indonésie d’arrêter la déforestation d’ici 2030 le jugeant « injuste » ; le refus de  l’Inde, la Russie et la Chine de diminuer de 30 % les émissions globales de méthane d’ici 2030 ; non signature par la France de la déclaration sur la fin de vente de moteurs à carburant fossile pour les voitures et camionnettes d’ici 2040 ; les principaux consommateurs de charbon (Chine, Inde, Australie ou les États-Unis) n’ont pas rejoint la coalition pour sortir progressivement de cette énergie fossile.

Une déception que même le secrétaire général des Nations unies, António Guterres a reconnu, tout en faisant preuve de lucidité lors de la clôture de la COP 26. Il a invité ses pairs à ne pas battre en retrait et de tenir bon afin de poursuivre le combat. « Je sais que vous êtes déçus. Mais le chemin du progrès n’est pas toujours une ligne droite. Il y a parfois des détours. Parfois, il y a des fossés. Mais je sais que nous pouvons y arriver. Nous sommes dans le combat de notre vie, et ce combat doit être gagné. N’abandonnez jamais. Ne battez jamais en retraite. Continuez à aller de l’avant. », a-t-il notifié lors de la clôture.

Les attentes

Selon le rapport du GIEC, l’objectif de 1,5 °C par rapport au niveau préindustriel est inatteignable avec les engagements actuels. D’après l’ONU, le réchauffement serait plutôt à +2,7 °C. Le GIEC apporte ainsi ses préconisations pour diminuer les émissions de 27 à 43 % en 2030 et de 63 à 84 % en 2050. Il demande en effet une réduction de la demande énergétique en ayant une meilleure isolation, en généralisant le covoiturage et le travail, en limitant le gaspillage ou encore en réduisant sa consommation de viande ; la sortie des énergies fossiles, cause principale du réchauffement climatique, elles (notamment la concentration de particules fines) mettent en danger 99 % de la population mondiale (OMS).

Afin d’entamer une transition énergétique efficace, le GIEC opte pour la généralisation des énergies renouvelables, de la finance verte, requiert la mise en place d’une économie circulaire et l’amélioration de la gestion des déchets. Le GIEC préconise également l’augmentation des financements des pays en développement car, ce sont eux qui subissent les conséquences de plein fouet alors que ceux ce sont les développés qui sont responsables du réchauffement. Cette augmentation leur permettra de faire face aux impacts dévastateurs du changement climatique.

Lire aussi : Célébration au Gabon de la semaine africaine du climat

Par ailleurs, les investissements requis pour limiter le réchauffement sont moins élevés que les répercussions de notre inaction. D’après le rapport, les financements pour la décennie 2020 devraient être « 3 à 6 fois plus importants que les niveaux actuels ». Pour finir, le GIEC préconise la création de puits de carbone naturels pour préserver les écosystèmes. Cela passe aussi bien par la plantation d’arbres que par l’utilisation de la technologie pour extraire le CO2 de l’atmosphère. Ainsi, chaque secteur peut agir à son niveau. À ce titre, le BTP a la possibilité de contrebalancer les émissions résiduelles grâce à des solutions artificielles. L’agriculture, quant à elle, peut réduire ses émissions et capter celles des autres en ayant une meilleure gestion des cultures par exemple.

« Progresser sur les domaines prioritaires »

Prochain pays d’accueil, l’Afrique a émis le souhait de participer plus activement à la transition énergétique. Le 2 novembre 2021, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, précise d’ores et déjà les enjeux de la COP 27. A l’en croire, ce sera « une véritable conférence africaine pour progresser dans des domaines prioritaires tels que le financement climatique, l’adaptation et les pertes et dommages ».

Par ailleurs, l’objectif est d’obtenir les financements nécessaires promis par les pays développés pour faire face au réchauffement climatique. D’après l’ONU, le réchauffement coûte à l’Afrique 7 à 15 milliards de dollars par an.

‍Roméo Agonmadami

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