Les dirigeants africains ont lancé, lundi 04 septembre 2023, le premier sommet africain sur le climat au Kenya. L’objectif principal de cette réunion est de propulser l’Afrique vers l’émergence en matière d’énergies renouvelables tout en sollicitant un soutien financier international pour favoriser cette transition.
Pendant trois jours, des leaders et des représentants africains et internationaux, incluant le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, se rassemblent à Nairobi sous la direction du président William Ruto. L’objectif central de ce sommet est de créer un consensus sur les enjeux du développement et du climat en Afrique, afin de présenter des solutions spécifiques pour le continent lors de la COP28.
Le président Ruto a souligné que l’adoption d’une position africaine pourrait contribuer à sauver des vies et à protéger la planète d’une catastrophe imminente. Il a également exhorté la communauté internationale à fournir un soutien financier substantiel à l’Afrique et à alléger le fardeau de la dette qui pèse sur de nombreux pays africains.
Un agenda climatique chargé en prévision de la COP28
L’Afrique, avec sa population de 1,2 milliard de personnes réparties dans 54 pays, se caractérise par une grande diversité politique et économique, tout en étant particulièrement vulnérable aux conséquences du changement climatique. Le succès de ce sommet à Nairobi pourrait insuffler de l’élan à plusieurs réunions internationales clés précédant la COP28, notamment le sommet du G20 en Inde, l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, ainsi que la réunion annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) à Marrakech en octobre.
Joseph Nganga, désigné par William Ruto pour présider le sommet, a clairement exprimé l’objectif de cette conférence, qui consiste à démontrer que l’Afrique ne se contente pas d’être une victime, mais qu’elle détient également des solutions pour le monde. Il a insisté sur le fait que « nous avons le pouvoir de répondre à cette crise » et que « l’Afrique représente une opportunité pour le monde entier si nous collaborons dans un esprit de bénéfice mutuel« .
Le défi du financement dans la transition énergétique de l’Afrique
L’un des défis majeurs pour l’Afrique dans sa transition vers les énergies renouvelables demeure le financement. Pour respecter l’objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, tel qu’énoncé dans l’accord de Paris, les investissements nécessaires dans ces pays devraient atteindre 2 000 milliards de dollars par an au cours de la prochaine décennie, selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI).
Un projet de « Déclaration de Nairobi », actuellement en phase de négociation, met en évidence le « potentiel unique de l’Afrique pour devenir un élément clé de la solution« . Ce document met particulièrement l’accent sur le potentiel considérable de la région en matière d’énergies renouvelables, sa population jeune et les ressources naturelles cruciales, notamment les réserves mondiales de cobalt, de manganèse et de platine nécessaires aux batteries et à la production d’hydrogène.
Néanmoins, il subsiste des défis substantiels à surmonter dans un continent où près de 500 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité. Le président kényan et le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont récemment souligné que seuls 3 % des investissements mondiaux dans la transition énergétique parviennent actuellement en Afrique.
Roméo Agonmadami